28 mai 2012

Baños

Et après 3 semaines de wwoofing dans le froid mouillé du Coto, place à 2 jours de vacances à Baños (de Agua Santa, deuxième destination touristique d'Équateur après les Galápagos), sur les conseils (toujours excellents) de Pato.

J'y ai rejoint Diana (la chef du Sambuca, le restau où je bossais le mois dernier) et entre les potins de Vilcabamba, une balade sur les hauteurs de la ville, 2 soirées aux eaux thermales, quelques visites aux restaus et bars locaux, une rando à vélo jusqu'aux portes de l'Amazonie et un bonus saut à l'élastique, nous ne nous sommes pas ennuyées !! (et n'avons pas exploité la moitié des possibilités offertes par cette ville...) 

Re-passage obligé donc ;)
 

Tungurahua

Baños est construit au nord de ce volcan, qui culmine à un peu plus de 5.000 mètres d'altitude. Actif depuis plus de 10 ans, il nous a laissé voir son panache de fumée pendant quelques heures avant de se recacher derrière les nuages :)
 


Balade au dessus de Baños




Basílica de la Virgen del Rosario de la Agua Santa

Saut à l'élastique

Et oui, j'ai décidé de me lancer dans le cañon du Río Pastaza, une gorge de plus de 120 mètres de profondeur au bord de laquelle est construit Baños. 

Une affaire rondement menée en 5 minutes et pour 15 US$ (gratuit sans les cordes m'a fait remarquer Mr Pousse-du-Pont :)

T'inquiète Maman, si tu lis ce post, c'est que j'ai survécu :D 
(la preuve en images, avec bonus vidéos :)
 







Ruta de las Cascadas

Rando à vélo jusqu'à Mera le long d'une magnifique vallée creusée par le même Río Pastaza et ponctuée de nombreuses cascades toutes aussi merveilleuses les unes que les autres. Le temps couvert et pluvieux n'a pas altéré notre enchantement mais l'important passage de voitures et de camions un chouïa. Si Correa projette d'y construire une piste cyclable, voici ma rando-vélo numéro 1 !!
 




Le derrière (mouillé) de la Cascada El Pailón del Diablo
 
Puis arrivée jusqu'au ciel bleu, quelques kilomètres avant Mera. La vallée andine a laissé place au bassin amazonien (surprenant mais vrai, au vu du nombre de piqûres d'insectes qui augmentait exponentiellement avec la distance parcourue...) 

27 mai 2012

Ciao Coto

Quelques photos pour conclure mon séjour d'apprentie fermière !! 
(je passerai sous silence la dernière semaine durant laquelle l'arrivée de Nico, un autre wwoofeur, a curieusement concordé avec celle d'une bactérie -?-, m'anéantissant pendant 6 jours...)
 

Shangaï, 1 an, recueilli il y a quelques mois

Un des nombreux cañons qui descendent du Cotopaxi. La journée, le fond de celui qui longe la ferme est occupé par les vaches. Un endroit cool et tranquille avec de la bonne herbe (pour les vaches...)

Située à un peu plus d'une heure de marche au dessus de la ferme, perdue entre forêt et páramo, non loin d'une grande cage hébergeant un couple de condors, se trouve cette cabane toute mignonne que Nico et moi avons envahie pour une nuit (glaciale et sans sommeil pour moi). Le brouillard et la pluie ont converti notre projet de rando en squattage autour du feu, à parler de tout et de rien (mais surtout du Pays Basque, terre adoptive de Nico ;) en mettant la misère à nos bouts de pain et de fromage (faits maison bien entendu :)

San Ramon. A environ 1/2 heure de marche de la ferme, c'est le village le plus proche, avec outre l'incontournable place de l'église (transformée en terrain de volley les dimanche après-midis), une cabine téléphonique Claro et 3 ordis connectés à un Internet très lent disponible tous les jours à partir de 16 heures environ (+/- 1h30, selon l'humeur et les disponibilités de la gérante). Le hub quoi !!

Et lorsqu'il a semblé que je me rétablissais pour de bon, Marcelo et Nico ont tenté de m'achever avant que je reprenne complètement du poil de la bête. Notre mission? Commencer à dresser un âne... Pas de chance, il s'est avéré que je suis la reine du rodéo. Il va donc en falloir (beaucoup ?) plus que ça pour m'achever !!

15 mai 2012

Mon premier 5.000 !!!

Devinez où j'étais hier matin vers 6h30 ?!?

Non, je n'étais pas entrain de traire Biquette... mais à 



5.897 mètres d'altitude, au sommet du Cotopaxi !!




Alors comment c'est l'ascension du Coto ??? C'est pas très compliqué en fait : il suffit d'être acclimatée et de savoir mettre un pied devant l'autre pendant 8 heures... 

On est partis de Latacunga avec mon guide et un chauffeur vers midi le samedi. Ils nous a fallu plus d'une heure de route pour rejoindre l'entrée du parc national puis traverser le páramo jusqu'au parking.


Laguna de Limpiopungo et le volcan Rumiñahui

Après une petite grimpe de 300 mètres jusqu'au refuge (qui m'a mise au parfum) et un léger repas, direction le glacier pour s'entraîner à marcher avec des crampons... C'est pas difficile, mais c'est pas non plus très naturel comme truc :) 





Et après une tentative (échouée) de dodo entre 18 heures et minuit (à l'altitude du Mont Banc quand même ;), nous nous sommes harnachés de pied en cap et sommes partis pour le sommet (plus ou moins en même temps que la vingtaine d'autres personnes qui occupait le refuge cette nuit-là) vers une heure du matin, à petits pas lents et tranquilles, sans se presser, mais bien décidés, éclairés par la lune (et une frontale), les lumières de Latacunga à nos pieds... pour finalement atteindre le sommet au levé du soleil.

Un instant magique qui a largement payé pour les 300 derniers mètres où il me fallait m'arrêter tous les 15 pas tellement j'étais à bout de souffle... Je crois que je n'ai jamais autant souffert lors d'une rando !!

Mais ce sentiment d'euphorie indescriptible qui m'a envahie lorsque j'ai posé mon premier crampon sur la cime du deuxième plus haut volcan actif au monde m'a remplie d'énergie et nous avons ensuite torché la descente en une heure :) 


Entraînement sur le glacier 






Conquérante de l'Inutile ??




Au sommet

Notez l'ombre du volcan sur les nuages...


Sergio, mon guide, avec en fond le Chimborazo (6.268 mètres)


Une serviette volée, un Bic trouvé (et quelques séances de baby-sitting chez Dodo à rêver devant ses photos pour l'idée...) et TADAAAA !!!


Re

Redescente













Et après une bonne nuit de 12 heures, je retrouvais Biquette et ses copines... Elle est pas belle la vie ?!?

08 mai 2012

Quilotoa

Premier week-end depuis mon arrivée à Ilitio, et déjà une grosse envie de m'échapper... Alors sur les conseils de Beth, Agnès et Pato, direction Quilotoa !!! Pour être honnête, je ne connaissais pas grand chose de cet endroit, n'ayant aucun guide et encore moins internet pour préparer mes expéditions... J'ai donc simplement demandé comment m'y rendre, et BIM! c'est parti pour l'aventure !

Je suis donc descendue en voiture jusqu'à Mulalo, d'où j'ai pris le bus pour Latacunga, puis trouvé un autre bus pour Zumbahua, une petite ville située à plus de 3.550 mètres d'altitude, de l'autre côté du couloir andin, à 2 heures de bus, 15.563 virages, ou encore une soixantaine de kilomètres de route presqu'entièrement en travaux... Cela forge le respect pour tous les véhicules équatoriens (le van de 31 ans de Pato ayant une palme d’honneur…)

J'y suis arrivée peu après le coucher du soleil… et sans avoir eu le temps de dire ouf ! le chauffeur de bus me catapulte dans (ou plutôt sur la plateforme artisanale d’) un pseudo mini pick-up en partance pour Quilotoa (à une douzaine de kilomètres plus au nord), et pris d’assaut par 15 autres personnes. 

Et après 20 minutes les cheveux au vent (enfin, seulement les quelques mèches qui dépassaient de mes capuches de pull et d’anorak parce qu’à plus de 3.000 mètres, même - surtout ? - sous l’équateur, on se gèle…) à admirer le paysage en souriant béatement à mes voisins étonnés (je réaliserai plus tard qu’en général, les touristes n’arrivent pas à une heure aussi tardive, et préfèrent les bus classiques plutôt que de s’entasser sur une plateforme de 2 m² par 8°C avec les locaux et leurs poules), le chauffeur me dépose devant l’auberge la moins chère du village (c’est ce que lui et le propriétaire m’ont dit, mais pour être honnête, je ne suis pas allée vérifier et leur ai fait pleinement confiance J) qui se trouve elle-même juste en face du meilleur point de vue sur…
 

Le lac de Quilotoa 


 
Alors en quelques mots, le village de Quilotoa se trouve à 3.900 mètres d’altitude, juste au bord du cratère d’un volcan endormi, dont la caldeira (d’un peu plus de 3 km de diamètre) héberge un lac bleu azur – vert émeraude, appelé Laguna de Quilotoa. C’est en fait le Cerro Chato équatorien, sauf que le lac de Cerro Chato, c’est une minuscule flaque de boue à côté de Quilotoa.

On pourrait croire qu’une telle merveille serait prise d’assaut par les touristes, mais il n’y en avait aucun dans ma petite auberge, et j’ai donc pu profiter tranquillement du poêle avec mon hôte, sa fille (?) et le chaton, tout en apprenant mes premiers mots quechua (que j’ai oubliés 2 minutes plus tard bien entendu). Vexée de ne pas comprendre un seul des mots qu’ils échangeaient, et ce malgré mon espagnol (rudimentaire certes, mais d’habitude suffisant pour comprendre l’objet de la conversation), j’avais en effet fini par leur demander (même si je commençais à le deviner) quelle était cette langue bizarre qui me désorientait. 
 


 
Et c’est au petit matin, par un grand beau temps (j’ai même eu 2 minutes de clair sur le Cotopaxi qui reste d’habitude 99 % du temps dans les nuages… car pour votre culture, les Incas le vénéraient comme Grand Faiseur De Pluie...) que j’ai pu poser pour la première fois mon regard sur ce lac unique… mais je laisserai parler les photos pour cela !!
 





Des envies de sauter...

Le lac à mes pieds !! (on ne dirait pas comme ca, mais il y a un vide de 400 mètres juste dessous :D )

Un semblant de Corcovado, non ?!? ;)

Ben... à quoi tu penses Nounouche ?

À rien, j'admire...
 
Et de l'autre côté du cratère (mais même à l'intérieur, et bien que beaucoup plus abruptes, les pentes sont également cultivées !! )


Toute excitée, j’ai donc fait le tour du cratère (seule, sauf à la fin où j’ai rencontré un couple de Français, les premiers touristes depuis… Vilcabamba !) puis suis descendue jusqu’au lac environ 400 mètres plus bas… et c’est LÀ que sont les touristes (non que je les cherche, mais c’était quand même déroutant de ne voir personne dans un endroit aussi beau) !! La plupart sont Équatoriens (ce que je trouve super, mais qui m'a aussi un peu étonnée car beaucoup d’équatoriens que je rencontre ont très peu voyagé dans leur propre pays), et je dirais un bon quart descend à pied mais remonte à dos d’âne ;) haha pas folle la guêpe !

Bref, vous l’aurez deviné, une nouvelle mise à jour s’impose concernant mes plus belles randos :D

Et après m’en être mis plein la vue, et alors qu’un épais brouillard envahissait le cratère et gagnait le village, je suis tranquillement rentrée à Latacunga pour y passer la nuit, avec au programme du dimanche quelques courses (avant de me ré-isoler pendant au moins une semaine) et INTERNET !!! pour savoir qui serait notre prochain président…

Je ne sais pas si la colère de Sarko en était à l’origine mais à 12:58 (donc presque 20 heures en France), panne de courant !! Écran noir, et ciao Google News et le chat en direct avec Mimi… Ce n’est que quelques pâtés de maisons plus loin que j’ai pu trouver une cabine téléphonique qui fonctionnait et appeler ma base arrière pontoise quelques secondes, pour entendre la voix ultra déformée de Mimi qui semblait couverte par le bruit des tous premiers modems, lorsqu’ils mettaient 2 minutes à établir la connexion :

ALLÔÔGRRRRRTCHCHCHCPRRRRRRRRÔÔÔÔ ??PCHCHCHCHCHCESTQUIIIGRRRRRRRPSCHSCHANAAAAA ???PCHCHCHCHTSSSSGRRRRLLANDEEEEEGRRRRRRRPSCHPSCHPSCHQUANTEPRRRRTSCHCHCHPOURCENTSPSCHPSCHGRRRRRR biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip

J’ai donc assumé le résultat en me basant sur les probabilités et l’absence du son "zy" … ;)

Ilitio


Comme promis, voici quelques détails sur ma vie quotidienne depuis une semaine. 

Levée peu après 6 heures, je commence par aller traire ma copine Biquette... car grâce à elle, je peux boire un chocolat au lait chaud, qui me met de bonne humeur chaque matin. Puis j’emmène Biquette, ses copines (qui elles ne donnent pas de lait, les radines !) et les bébés paître dans leur pré, et suis ensuite les ordres : déplacer l’enclos des alpagas et des moutons, nettoyer les stalles, chercher du fourrage, protéger les arbres des chèvres qui viennent manger leur écorce, réparer les clôtures, déplacer les pièges à loup, rediriger l’eau qui traverse les champs, tondre la pelouse, etc. 

Le travail est donc très varié et est partagé entre les wwoofers et 3 employés (à l'heure actuelle et depuis mercredi, entre moi et les employés... ;) On arrête généralement vers 15 heures, puis j'occupe mes après-midis à lire, cuisiner (si si je vous jure ! depuis que Beth et Agnès sont parties, j'ai bien du m'y mettre... et contre toute attente, je suis la reine du pain à la banane maintenant ;), laver mes vêtements (c’est qui déjà les inventeurs de la machine à laver et du sèche-linge ?? ils mériteraient un Prix Nobel !!!), descendre à San Ramon et attendre qu'Internet ouvre… Et à 21 heures tout le monde au dodo ! 




Biquette !!!

Et quand il pleut et qu'on est motivées, on fait même un peu d'espagnol autour d'un thé chaud :)

Le Coto vu de San Ramon... Je n'ai pas encore pu le voir en entier, mais ne désespère pas !!

Photo rare : la ferme ensoleillée ;)

Marcelito !!

Pato, un des employés, et coloc de remorque, en pleine action...

... et le piège à loups, chiens sauvages, ou n'importe quels animaux intéressés par le bout de viande qu'on planque à l'intérieur (ca pourrait donc être un piège à Gougou...)