03 juin 2020

Confinement & Déconfinement 2020

Vous l'aurez compris, j'ai réussi à rapatrier mes clics et mes clacs en Savoie le soir du 8 avril. Passer d'un Singapour où tout fonctionne (encore) à une Europe au ralenti surprend. Malgré un onglet toujours ouvert sur Le Monde, les replays de Quotidien et la créativité débordante des confinés déversée sur Facebook, conceptualiser et vivre un tel phénomène sont deux expériences différentes.

Le transport réduit au minimum (aéroport de Lyon fermé, pas de vol direct pour Genève, aucun train, bus ou taxi pour rallier Chambéry), les aéroports vides (au point que boire un simple café pendant les escales de plusieurs heures devienne difficile) ou encore les contrôles à répétition (même si ni les agents, ni les passagers ne savent vraiment quelle attestation présenter) donnent une première idée de ce qu'est un continent à l'arrêt.




Diana, qui avait déjà 3 semaines de confinement dans les jambes (ou plutôt, sur les hanches ^^), a vu son espace vital réduit de moitié, soit 17 m² par personne et sans balcon. Ça nous apprendra à faire des économies pour partir en voyage.

Très vite, les habitudes s'installent et des mesures strictes sont adoptées. 

Tout d'abord, le réveil est banni, en hommage aux familles prises entre le télé-travail et les cours à la maison (et hommage ++ à celles coincées dans un petit appart et avec un seul ordi) : ne vous inquiétez pas, nous en avons profité et avons dormi pour vous. 
Conséquences : la matinée a disparu de notre emploi du temps et ma dette de sommeil est maintenant inversée à + 3 semaines.

Puis, après plusieurs jours au téléphone pour prendre des nouvelles :

« Salut Marie, comment vas-tu ? 
— Ben pas trop mal, désolé de ne pas avoir décroché hier, j'étais entrain d'accoucher... 
— Ah ok, ben top. Du coup, j'ai fini mon analyse de budget, tu veux toujours que je te l'envoie...? Aaaaaaah !!! Mais c'est super !! Ça s'est passé comment ?? Félicitations !!! Tout le monde va bien ? ... »

place au tri des photos, au rangement de l'appart, au grand ménage, à la déco, aux cours d'anglais et de portugais, aux lettres de motivation, aux tests d'orientation, aux squats et jumping jacks, ou encore lecture, télé et culture G. 




Juste après les applaudissements de 20 heures avec notre voisine d'en face (d'ailleurs, bravo aux résidents de la rue Croix d'Or et au trompettiste de la rue de la République, vous mettiez une super ambiance, on était trop jalouses dans notre petite rue transversale oubliée de tous!), place au JT (de temps en temps) et/ou à Netflix (merci les voisins pour votre wifi, sinon nos abonnements téléphoniques combinés de 90 Go se terminaient en 10 jours). 

Notre réserve de vin n'a pas résisté à ces longues soirées d'hiver printanières.




Les épisodes de Mentalist et Scorpion sont négociés en échange de l'inconditionnel Top Chef du mercredi soir.

Un matin, vers 13 heures, nous avons décidé de faire une pause dans ces demi-journées bien trop remplies (Diana était insupportable, elle a vraiment un sale caractère... Ou était-ce moi ? Je ne sais plus...) en commençant un puzzle de 1000 pièces. Le pauvre a fait tous mes déménagements depuis mes 12 ans sans n'avoir jamais été monté. Il a fallu un confinement général d'1/3 de la population mondiale pour me rappeler son existence. Respect.

D'autant plus qu'il nous a obligées à manger sur la table basse du salon pendant 5 jours (dit comme ça, on a l'impression de vivre dans un T3) vu que nous avions eu la bonne idée de le commencer sur la table de la cuisine (comme si nous avions plusieurs tables...) 




Plusieurs ateliers cuisine ont eu raison de mon tour de taille (toujours rien côté tout de poitrine par contre) et un jour de pluie, nous avons même fait notre déclaration d'impôts (là, c'était le début de la fin).




Mais le lundi 11 mai 2020, jour du débarquement de la moitié de Chambé sur les PR et GR chartroussins et baugeois (?), initia une phase surprenante durant laquelle de petits moments, autrefois anodins, devinrent d'immenses plaisirs, maintenant extraordinaires : conduire jusqu'à Pont en passant par les gorges de Chailles pour voir sa vieille nounou, regonfler les vélos et faire un tour au lac Saint André ou encore manger un sandwich aux Mottets avec des amis... Bref. Des moments triviaux qui n'ont l'air de rien mais revigorent plus qu'une cure de Berocca

La terrasse de Maman a donné naissance à 2 belles laitues mangées en l'honneur des anniversaires d'Alex et MC (petites fleurs d'avril), du premier CDI de Grand Bichon, de l'admission en Master de Zoupette, de la fête des Mamounettes (en avance parce qu'elle était jalouse)... et du fait d'être sains et saufs et tous ensemble, tout simplement !

J'imagine que certains d'entre vous ont tiqué sur mon nouveau titre de Reine des Madeleines ? Les preuves sont 


Je terminerai sur un petit moment d'art et de réflexion avec un texte percutant qui m'a particulièrement touchée. Ça dure 10 minutes et passe très bien avec un café.




Je vous embrasse bien fort, prenez soin de vous, n'oubliez pas que si votre voisin peut vous coller une baffe, c'est que vous êtes trop près. Sortez, profitez et surtout bon été !!!

02 juin 2020

Anne-Marthe Hydrographe XVII (suite et fin)




Petite rétrospective de ce printemps déroutant :


Le 1er mars dernier, je me la racontai avec mes vacances à Bornéo et me félicitai d'avoir pu en profiter avant que les mesures anti-Covid deviennent trop strictes dans la région. 

Deux semaines plus tard, ce sont les singapouriens eux-mêmes qui se méfiaient de moi, arrivant de France, voisine de l'Italie, foudroyée en cette période :


Puis l'Europe est devenue le nouveau foyer mondial pendant que Singapour n'allait pas trop mal et semblait contrôler la situation.

Enfin, du jour au lendemain :


Le chantier a dû fermer (il l'est toujours au moment où j'écris ces lignes) et les travailleurs qui le pouvaient (donc pas les indiens, ni les bangladais et encore moins les philippins) ont été rapatriés.

Fort heureusement, KLM proposait encore quelques vols (alors qu'Air France en avait presque fini avec ses français en perdition) mais ma petite vie de confinée fera l'objet du prochain article.

En attendant, voici quelques photos (commentées) de ce projet particulier, techniquement intéressant mais humainement éprouvant, sur lequel j'ai travaillé d'octobre 2019 à avril 2020.

Que fait Boskalis à Pulau Tekong ? Pour les anglophones, voici une explication bien faite du Staits Times.
 


01 juin 2020

TUT! TUT! TUT!




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