Après 6 semaines intensives de boulot (oui oui, ça m'arrive !), quoi de mieux que quelques jours au bord de l'Océan Indien pour se remettre d'un tel effort ?
Au programme: un chouïa de culture, beaucoup de glisse, 38 secondes de chute libre et des rencontres toujours aussi intéressantes...
Mais avant tout, il me fallait, comme d'habitude, quitter ma Boka-bulle, ce qui est toujours à la fois très excitant et un poil angoissant. Entre mon sacro-saint statut d'expatriée (dans un pays d'Afrique de surcroît) et mon naturel de baroudeuse en tongs et t-shirts à trous, il y a un monde.
Imaginez plutôt: j'ai une voiture avec chauffeur, je suis logée dans un hôtel réputé avec des gardes de sécurité à chaque point d'entrée (le Kenya reste un pays considéré comme relativement dangereux, le récent attentat à Nairobi nous le rappelle), je ne suis en théorie même pas tenue de faire mes courses, mêmes professionnelles (nous avons un agent que nous payons très cher pour ça, et qui est d'une inefficacité redoutable: "5.000 dollars la machine à café, importée du Moyen-Orient, la meilleure du marché, disponible dans 2 mois, une affaire en or, je la commande ?!?")
Sauf que c'est tellement drôle de parcourir les rues chaotiques (et dégueulasses, n'ayons pas peur des mots) de Mombasa à la recherche de 20 mètres de câble électrique, de chargeurs, de manilles, de chaînes (pour mon marégraphe, hein! rien de suspicieux), de panneaux solaires, de batteries et autres joyeusetés en négociant un prix correct (et pas de mzungu qui tienne!) que je désobéis souvent...
Bref. J'adore toujours autant troquer ma tenue de chantier pour un mini-short et des vieilles Converses délavées, puis traverser le lobby de l'hôtel, Havaianas pendues au sac-à-dos, sous les regards étonnés du personnel.
- Voulez-vous que j'appelle votre chauffeur, Madame ?
- Non non, je vais prendre un tuktuk au coin de la rue, merci beaucoup.
J'ai néanmoins passé mes premières heures de liberté à scruter chaque visage, prête à identifier un shebab pickpocket intéressé par mon sac, voire même résolu à m'enlever pour négocier la rançon qui, selon ses plans, lui apporterait une vie meilleure. Mais à part des vendeurs trop insistants, des chauffeurs de tuktuk au prix mzungu et un baroudeur australien avec qui j'ai pris le ferry, je n'ai rien repéré de dangereux (mais je n'ai pas eu l'entraînement de Jason Bourne non plus). Le seul voleur rencontré pendant mon séjour, le voici:
Le but de cette semaine, après une parenthèse culturelle dédiée à Fort Jesus (un fort militaire construit par les portugais en 1593) et l'architecture swahilie (même si le mieux pour l'apprécier est de se rendre à Zanzibar, à moins de 250 km, car le vieux Mombasa ne bénéficie ni des fonds, ni de la volonté politique nécessaires à la restauration du centre historique), était de m'améliorer en kitesurf, après plus de 10 ans d'absence (Maman m'avait offert un stage de 3 jours à La Torche pour mes 16 ans, autant vous dire que ça a impressionné les monos de Diani Beach).
Il y eut un épisode durant lequel la maîtrise du kite n'était pas tout-à-fait garantie (la tête des nageurs près desquels je m'entraînais en témoigne), ce qui peut être plus simplement traduit par un vrai manque de contrôle de la vitesse de déplacement (arrêt inclus évidemment): j'ai presque kité sur la plage et failli perdre mon maillot plusieurs fois sous les regards amusés d'allemands bedonnants qui, depuis leur resort all-inclusive, profitaient d'un vrai dîner spectacle.
Heureusement, j'ai eu une session de 2 heures avec un prof au talent pédagogique exceptionnel qui m'a mise dans le droit chemin:
Anne-Marthe, quand tu te lèves, tu fais faire des grands mouvements à ton aile, et comme le vent est très irrégulier, tu perds l'équilibre et ne contrôle pas ta vitesse. Ne fais pas ça.
J'étais à la fois flattée (cela voulait bien dire que vu de l'extérieur, je contrôlais mon kite, et non l'inverse) et déçue (à 60 euros l'heure, j'espérais des conseils un peu plus élaborés).
Mais après avoir prié pour que le kite cesse de n'en faire qu'à sa tête et obéisse à mes gestes sûrs et contrôlés, les choses sont rentrées dans l'ordre.
Maintenant, j'ai presque le niveau suffisant pour m'entraîner seule, à condition d'être concentrée à 150 % (si je regarde trop le kite, je perds ma planche, si je regarde trop ma planche, le kite tombe à l'eau, et si je regarde la plage une seconde de trop, je perds les deux...)
Et, cerise sur le gâteau, j'ai même profité de mon cadeau d'anni en sautant en parachute au dessus de la plage !!
Une semaine agréablement remplie donc... voyez plutôt !!!
Au programme: un chouïa de culture, beaucoup de glisse, 38 secondes de chute libre et des rencontres toujours aussi intéressantes...
Mais avant tout, il me fallait, comme d'habitude, quitter ma Boka-bulle, ce qui est toujours à la fois très excitant et un poil angoissant. Entre mon sacro-saint statut d'expatriée (dans un pays d'Afrique de surcroît) et mon naturel de baroudeuse en tongs et t-shirts à trous, il y a un monde.
Imaginez plutôt: j'ai une voiture avec chauffeur, je suis logée dans un hôtel réputé avec des gardes de sécurité à chaque point d'entrée (le Kenya reste un pays considéré comme relativement dangereux, le récent attentat à Nairobi nous le rappelle), je ne suis en théorie même pas tenue de faire mes courses, mêmes professionnelles (nous avons un agent que nous payons très cher pour ça, et qui est d'une inefficacité redoutable: "5.000 dollars la machine à café, importée du Moyen-Orient, la meilleure du marché, disponible dans 2 mois, une affaire en or, je la commande ?!?")
Sauf que c'est tellement drôle de parcourir les rues chaotiques (et dégueulasses, n'ayons pas peur des mots) de Mombasa à la recherche de 20 mètres de câble électrique, de chargeurs, de manilles, de chaînes (pour mon marégraphe, hein! rien de suspicieux), de panneaux solaires, de batteries et autres joyeusetés en négociant un prix correct (et pas de mzungu qui tienne!) que je désobéis souvent...
Bref. J'adore toujours autant troquer ma tenue de chantier pour un mini-short et des vieilles Converses délavées, puis traverser le lobby de l'hôtel, Havaianas pendues au sac-à-dos, sous les regards étonnés du personnel.
- Voulez-vous que j'appelle votre chauffeur, Madame ?
- Non non, je vais prendre un tuktuk au coin de la rue, merci beaucoup.
J'ai néanmoins passé mes premières heures de liberté à scruter chaque visage, prête à identifier un shebab pickpocket intéressé par mon sac, voire même résolu à m'enlever pour négocier la rançon qui, selon ses plans, lui apporterait une vie meilleure. Mais à part des vendeurs trop insistants, des chauffeurs de tuktuk au prix mzungu et un baroudeur australien avec qui j'ai pris le ferry, je n'ai rien repéré de dangereux (mais je n'ai pas eu l'entraînement de Jason Bourne non plus). Le seul voleur rencontré pendant mon séjour, le voici:
Le but de cette semaine, après une parenthèse culturelle dédiée à Fort Jesus (un fort militaire construit par les portugais en 1593) et l'architecture swahilie (même si le mieux pour l'apprécier est de se rendre à Zanzibar, à moins de 250 km, car le vieux Mombasa ne bénéficie ni des fonds, ni de la volonté politique nécessaires à la restauration du centre historique), était de m'améliorer en kitesurf, après plus de 10 ans d'absence (Maman m'avait offert un stage de 3 jours à La Torche pour mes 16 ans, autant vous dire que ça a impressionné les monos de Diani Beach).
Conclusion:
Il y eut un épisode durant lequel la maîtrise du kite n'était pas tout-à-fait garantie (la tête des nageurs près desquels je m'entraînais en témoigne), ce qui peut être plus simplement traduit par un vrai manque de contrôle de la vitesse de déplacement (arrêt inclus évidemment): j'ai presque kité sur la plage et failli perdre mon maillot plusieurs fois sous les regards amusés d'allemands bedonnants qui, depuis leur resort all-inclusive, profitaient d'un vrai dîner spectacle.
Heureusement, j'ai eu une session de 2 heures avec un prof au talent pédagogique exceptionnel qui m'a mise dans le droit chemin:
Anne-Marthe, quand tu te lèves, tu fais faire des grands mouvements à ton aile, et comme le vent est très irrégulier, tu perds l'équilibre et ne contrôle pas ta vitesse. Ne fais pas ça.
J'étais à la fois flattée (cela voulait bien dire que vu de l'extérieur, je contrôlais mon kite, et non l'inverse) et déçue (à 60 euros l'heure, j'espérais des conseils un peu plus élaborés).
Mais après avoir prié pour que le kite cesse de n'en faire qu'à sa tête et obéisse à mes gestes sûrs et contrôlés, les choses sont rentrées dans l'ordre.
Maintenant, j'ai presque le niveau suffisant pour m'entraîner seule, à condition d'être concentrée à 150 % (si je regarde trop le kite, je perds ma planche, si je regarde trop ma planche, le kite tombe à l'eau, et si je regarde la plage une seconde de trop, je perds les deux...)
Et, cerise sur le gâteau, j'ai même profité de mon cadeau d'anni en sautant en parachute au dessus de la plage !!
Une semaine agréablement remplie donc... voyez plutôt !!!
Trop cool de lire de tes aventures ! :-)
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