05 mai 2014

Philippines

Après 8 semaines de boulot, enfin les VACANCES !!!! Compte-tenu de ma position géographique (une première pour moi dans cette région du monde!), je pensais partir pour un trek au Népal ou surfer les vagues de Bali... c'était sans compter sur mon addiction à l'Équateur (vous voyez une autre raison ?!?!? ;) qui m'a finalement poussée à adopter le plan suivant: terminer mon visa philippin chez Quentin et Mèl (imaginez la honte: passer 2 mois aux Philippines et ne connaître que l'aéroport et cette Mer de Chine Méridionale qui ressemble comme 2 gouttes d'eau - haha, allez-y, riez maintenant... - à la Mer d'Iroise, température mise à part - 28 degrés quand même!) puis partir me reposer aux Antipodes.

Cette petite semaine aux Philippines m'a permis de connaître un peu Manille, profiter du trou où habitent Quentin et Mél, découvrir la (dure) vie des VIE, et de marcher dans les rizières de Batad...



Une ville monstrueuse (la 2ème plus grande où j'ai mis les pieds après New-York), extrêmement polluée, écrasée par une chaleur tropicale, constamment congestionnée (le moindre trajet en taxi prend au minimum 20 minutes, même pour faire 2 km), et malheureusement complètement détruite pendant la 2nde guerre mondiale (du même ordre de grandeur que Varsovie ou Hiroshima!). Il faut donc faire preuve d'imagination pour admirer les belles rues coloniales de la Perle de l'Orient, fondée aux XVIe s. par les Espagnols. En revanche, il en faudra beaucoup moins pour reconnaître les signes du demi-siècle d'occupation américaine qui précéda l'indépendance du pays: panneaux publicitaires immenses, 4x4, centres commerciaux ultra-modernes gigantesques, un Starbuck's tous les 200 mètres... Parcourir Ayala Avenue (qui fut une piste de l'ancien aéroport) vers 9 heures du matin laisse croire au réveil de n'importe quel quartier d'affaires d'une ville américaine, seuls les klaxons des jeepneys (et le fait de se retrouver au milieu d'un terrain vague occupé par des mendiants en parcourant 100 mètres dans une rue transverse) nous rappellent que nous sommes en Asie. Un fait étonnant cependant: la réponse des Philippines à McDonald s'appelle Jollibee, 1ère chaîne de restauration rapide sur le territoire... une petite rebellion? 


Intramuros, une reconstruction de l'ancienne ville coloniale fortifiée fondée par Legazpi.
Un terrain de golf occupe les anciennes douves, normal...

Ça, plus les fortifications, un petit air de Carthagène ?
[FAUX!! ou du moins, plus maintenant...]

Le Pasig vu du Fort Santiago


Coucher de soleil vu du Fort Santiago

Makati

Le 2218 Manansala à Makati (une des municipalités du Grand Manille, centre financier, quartier des ambassades, etc.) en revanche, est un petit havre de paix où la Chartreuse trône sur le frigo; 15 étages plus bas, les transats disposés autour d'une piscine immense (de part sa longueur, et non sa profondeur, les Philippins n'étant pas de grands nageurs - pour une population insulaire, cela peut paraître surprenant...) dominant Hidalgo Drive semblent n'attendre que vous et votre Kobo; le personnel connaît votre prénom ainsi que celui de chacune des personnes qui habitent la tour (un petit millier); et si une envie de Rebloch' vous titille l'estomac, il vous suffira de faire un saut à l'épicerie fine du coin de la rue, "et d'y mettre le prix" (dixit Quentin) pour la satisfaire... mais quelques restaus français à 10 minutes à pied vous accueilleront à bras ouverts si jamais l'envie de cuisiner ne vient pas avec la fringale.

Un peu surfait? Les agressions récurrentes d'expats (plus de la moitié de la population vit avec moins de 2 euros par jour > petit article sur l'économie philippine ici) qui choisissent de vivre un peu plus comme la population philippine moyenne, peuvent convaincre d'opter pour ce mode de vie...


Vues depuis le balcon...



2 jours à Manille et l'oxygène me manquait... à moins que ce fut une feinte de Quentin et Mèl pour avoir 2 jours de tranquillité ? Peu importe, certaines vérités ne sont pas bonnes à dire... en revanche, celle de faire 9 heures de bus de nuit (pour moins de 400 km à la clef) et se retrouver à Banaue, en plein milieu de l'Île de Luçon, frais comme un gardon, et enchaîner avec 6 heures de rando dans une vallée abrupte et sinueuse où une certaine civilisation, il y a 2000 ans, s'est dit "Tiens, si on faisait pousser du riz ici?" vaut peut-être le coup...

C'est un tricycle comme celui-ci qui nous a monté jusqu'au départ du sentier

Petit point de vue sur les rizières de Banaue avant de changer de vallée.
Il est 9 heures du matin, et déjà le soleil tape aussi fort qu'Enguerran sur sa caisse claire...


On pense que le peuple Ifugao aurait les mêmes ancêtres que les bâtisseurs des autres terrasses du Sud de l'Asie. Coupée du monde dans la Cordillère Centrale de Luçon (les villages que nous avons traversé ne sont accessibles qu'à pied) et douée pour la chasse, cette civilisation a su préserver son identité des invasions espagnoles, japonaises et américaines... Notre hôte de Cambulo nous a confié que c'est finalement John Wayne et la télévision qui les a conquis ! :D


Le bœuf et la charrue, au moins, ça passe partout...

Un des villages de Pula

Cambulo, où nous avons passé la nuit.
Cela fait à peine 1 an 1/2 que ce poteau électrique fait écho aux palmiers!

Les moellons remplacent peu à peu le bois des maisons traditionnelles...

... et la tôle ondulée (plus résistante aux pluies) les toits de chaume (qui doivent être refaits tous les 2 ans)

Dernier regard sur Cambulo avant...

... BATAD !!

Franchement, je me demande si l'arrivée sur Batad depuis Cambulo n'est pas toute aussi spectaculaire que celle du Machu Picchu depuis le Chemin de l'Inca... j'espère pouvoir confirmer cela un jour ;)

Et comme le hasard fait bien les choses, fin Avril est la meilleure période de l'année pour  voir les terrasses d'un vert éclatant...

Photos redondantes? Désolée, je ne m'en lasse pas... :D

Pour passer de terrasse en terrasse, les Ifugaos ont construit des marches le long des murs; elles se devinent à peine et n'ont pas bougé d'un poil malgré leurs 2000 ans !

Mais pour faciliter le travail de la population locale, le gouvernement les a doublé par des escaliers en ciment; plus larges et plus régulières, leurs marches ne glissent pas lors des pluies diluviennes...
En prime, je vous présente notre guide Christophe :)


2 heures de marche après Batad et nous rejoignons la route; un orage éclate au moment où nous montons dans le tricycle, qui nous déposera à Banaue 1 heure plus tard (ouïe ouïe ouïe le dos...)

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