08 février 2018

Mon premier 6.000 !!!

Je ne vous cacherai pas que j'ai commencé à écrire cet article il y a presque 3 mois... mais comme actuellement, je travaille du temps de l'internet de l'époque, et que mes dernières vacances sont passées à une vitesse supersonique... je compte donc sur votre indulgence et un bon "mieux vaut tard que jamais".


Bonne année à tous !


  
***


Rester coincée de nombreuses heures dans un salon d’aéroport avec "de la co" (le français moderne pour "une bonne connexion internet") peut comporter des risques… la dernière fois que ça m’est arrivé, j’ai planifié cette escapade au Népal…

Ce voyage a été une grande première pour moi: afin de jouer la sécurité (tant au niveau des dates que de l’encadrement sportif) et pour tenter l’expérience, je suis passée par une agence… et française de surcroît !

Je suis donc partie avec des aprioris énormes: le groupe des gros franchouillards qui veulent du Reblochon au room service, ambiance "les pros du club alpin" (genre "On revient du Kili, et toi, t’as fait quoi?"), habillés en Millet et crachant sur Décat’, se plaignant de tout, avec pour couronner l’ensemble les consignes du guide à suivre, le RDV à 18h, "suivez le parapluie", etc.

Bref. J’étais excitée d’enfin mettre les pieds en Himalaya mais redoutais le côté voyage organisé, qui n’est pas vraiment (du tout?) mon style. Mais bon. Je me suis dit: ça sera confortable, je n’aurai rien à faire, je suis tranquille au niveau des dates et de l’encadrement, et ne jugeons pas avant d’en avoir fait l’expérience. Allons-y, nous verrons bien ! Au pire, je ferai du repérage pour un futur circuit, et lirai beaucoup. C’est bien aussi de prendre le temps de lire, non ?!?




Et ben j’ai eu faux sur toute la ligne. Car le premier souvenir qui me vient à l’esprit lorsque je repense au Mera Peak, c’est l’ambiance camp scout et les discussions sans fin sur tout et rien. En d’autres termes, mes redoutés mais très appréciés compagnons de voyage.

Le sommet, l’effort, le froid au pied, la quantité astronomique de thé ingurgit(h)ée (haha), les pâtes et les patates, les douches aux lingettes, le Kem’s et le Panda Roux, la pollution de Katmandou, nos déboires avec le guide, les bières Everest… viennent dans les secondes qui suivent. Étonnant, non ?



 Un voyage se mesure mieux en amis qu’en miles
- Tim Cahill -


La Dream Team

Rapides présentations avant de poursuivre [classement par âge, pour garantir mon objectivité journalistique inébranlable]


- Notre doyen, dit Lolo le PDG. Un vrai breton modèle Patrick (fan de foot, supra cultivé et qui fourmille d’idées) qui a vécu à Grenoble et passe beaucoup de son temps libre dans les Alpes. Il embauche ses blablacaristes (juste les intelligents, ceux qui ont fait hypokhâgne, à bon entendeur…) sans regarder leur CV et danse sur la table du stand français des grands salons d’entrepreneurs à Singapour.




- David la Machine, quant à lui, gère tout simplement la sécurité du siège de l’ONU à Genève. Ex-commando, plongeur ou nageur de combat (je n’ai pas tout retenu), il protège des gens bien qui veulent la paix dans le monde mais qui le disent trop fort au point qu’on veuille leur tirer dessus. Il a une façon belle et simple d’expliquer son métier, et une générosité sans borne: il a donné une belle paire de chaussures Millet en super état à son porteur, juste parce que son sac pesait 2 ou 3 kilos de plus que les nôtres (David est toujours très bien équipé).




- Benoît le Montagnard. Toulousain avé l’accent, mécanicien chez Airbus, vous auriez dû voir sa tête lorqu’on attendait à l’aéroport domestique de Katmandou, et qu’il aperçut son hélico pour Lukla. Son terrain de jeu, ce sont les Pyrénées, il les a même traversées tout seul, à la boussole, en 38 jours, sans se laver. Petite ou grosse rando, malade ou pas malade, Vaporub ou pas Vaporub, il est toujours en chaussure alpine, et monte à une bonne cadence ultra régulière. Ça donne le ton. 
 



- Leila (ou Laila? je n’ai jamais vraiment su…) la Montagnarde, travaille aussi pour Airbus à Toulouse. Elle a découvert le Ladakh avec Benoît l’année dernière, donc les bivouacs sous tente et l’altitude, elle connaît. Lorsqu’elle hausse le ton, son accent toulousain peut laisser transparaître une teinte marocaine. Berbère nous corrigea-t-elle. Elle a essayé de parler arabe aux iraniens, sans grand succès, mais a instauré des sessions yogas après le thé de l'aprem avec brio.




- Loïc le Bandolais. Franco-brésilien adepte du CrossFit (à haut niveau), il respire la joie de vivre en toutes circonstances. Sa carrure et ses t-shirts intimidants (Super Finisher de la Spartan Race) ne vont pas forcément de pair avec sa profession, la plus belle au monde selon Maman :


Lorsqu’il parle de la mer et du tiramisu, ses yeux brillent et sa voix se fait encore plus apaisante qu’elle ne l’est déjà. Les arts martiaux, les films de guerre, la pêche au harpon, la cuisine, le Japon, etc. n’ont pas de secret pour lui. Mais faire de la rando, ça, c’était une première. Il a pourtant préparé ce voyage avec sérieux: Michel de Terre d’Av est maintenant dans ses contacts favoris, et il a regardé L’Ascension quelques jours avant de partir.


- Julien le Volleyeur. Lui aussi franco-brésilien, ami d’enfance de Loïc, maintenant développeur à Paris (je crois que Lolo essaie toujours de le recruter). Calme, posé, réfléchi… Il a étudié le fonctionnement des chaufferettes avec beaucoup de rationalisme pour être sûr d’être au point au moment venu. Tout comme Loïc, sa première fois en montagne, c’était au Mera Peak, rien que ça. Et lorsque Juju représentera la France au prochain championnat du monde, je tiens à dire que c’est moi qui lui ai appris à soigner sa première ampoule…




Les Grands Moments


Alors je pourrais bien entendu vous parler du pays, de l’histoire des newars, de l’évolution du commerce transhimalayen au cours des derniers siècles, des paysages époustouflants révélés à chaque passage de col d’altitude, de ses vallées encaissées recouvertes de rhododendrons, de la capacité physique exceptionnelle des porteurs… mais je crois que des livres et des reportages l’ont déjà fait un nombre incalculable de fois, et bien mieux que moi.

Et ces grands moments qu’aucun appareil photo ne saurait capturer sont assez durs à raconter...

Avec Loïc et Julien qui n’avaient jamais fait de montagne, certaines situations relevaient du sketch. Benoît disait revivre le film L’Ascension rien qu’en les voyant. Les 2 se sont bien rattrapés en nous mettant minables au Kem’s. Chacun son truc.




" La doudoune, on la met dessous ou dessus la Gore Tex ? Mais ça va jamais rentrer ! "

" Et les grosses chaussures, ça sera à partir de quand ? "

" Hé Loïc, le L sur la chaussette, ça veut dire left, c’est peut-être pour ça que tu as des ampoules. "

" Et il vous a dit de prendre combien de slips du coup Michel ? "

" - On a dormi avec les chaufferettes, c’était trop cool.
- Mais il faisait 10 degrés cette nuit. Vous avez eu froid ?!?
- Non non, on voulait juste s’entraîner à les utiliser… "

" C’est bizarre, mon duvet est trop petit… "

" Mince, j’ai oublié mes lunettes ! "

" C’est un yak ça ? On lui donne un Kréma ? "

" Dites les mecs, et si on faisait un tour d’hélico à la fin ? Pour voir l’Everest ? "



Quelques images pour mieux donner forme à tout ça ? Alors mettez un masque (l’air à Katmandou est loin d’être aussi pur qu’au sommet du Mera Peak), armez-vous de patience et de compréhension (nous restons des touristes plein de fric, ce qui implique que tout se paie cher pour nous: eau potable, eau chaude, thé, internet, douche, etc.), oubliez le côté aventure au bout du monde car le temps des explorations et des fausses cartes est bien révolu (même si le trek du Mera Peak reste bien moins connu que le tour des Annapurnas, le sentier est une autoroute parcourue chaque jour par plusieurs groupes, une centaine d’ânes et autant de porteurs, locaux et travailleurs saisonniers) et cliquez




Mais avant, encore merci à mes sponsors : Maman, Papa, Dodo, Maminette, Diana et Laurent qui m’ont fourni en matériel, mais aussi Rémi qui m’a accueillie et fait découvrir Doha lors d’une escale de plus de 9 heures au retour.

Vous êtes les meilleurs, et sans vous ce voyage aurait été clairement différent: plus cher (au risque de paraître intéressée) et beaucoup moins fun… car comparer la pauvre doudoune 1er prix Quechua de Diana (la mienne est restée pendue dans les toilettes de l’aéroport de Lisbonne), à la magnifique doudoune technique de David, et que les 2 fassent le sommet ensemble, c’est canon… et faire le sommet avec ‘les crampons de ma grand-mère’, ça en jette… et refaire le monde en fumant une chicha à 3 heures du mat’ dans le souk de Doha, ça n’a juste pas de prix...



Namasté !

3 commentaires:

  1. Mon gentil bébé.....a tellement grandi qu'il est allé au Mera Peak !!!
    https://youtu.be/HUII2_URB1Q?t=1

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    1. Hihihi... c'est un vrai commentaire de Bichon ou de Maman qui n'a pas su se connecter ça? :*

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  2. Toujours présent pour lire les reportages... :D

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