30 novembre 2025

2025 : une année... mitigée !

Lorsqu'une Porsche 911 flambant neuve se transforme en vieille Fiat Punto capricieuse

 

Mes projets pour 2025 étaient clairs : beaucoup de temps libre pour faire du ski (très haut et très loin), sauter en kitesurf (au Brésil probablement), écrire un best-seller (et vivre de ma plume sporadique), devenir la reine du marche & vol en Chartreuse, faire un tour aux antipodes avec une Diana devenue anglophone après quelques mois en Irlande, puis gagner ma vie (plan B au cas où mes profs de français de collège m'auraient menti) en évoluant dans le secteur tendu mais gratifiant de la coopération internationale.

Mais les projets, les vrais, ceux sur lesquels on peut toujours compter, restent des idées dynamiques, des concepts flexibles, des visions adaptables... 

En d'autres termes : mon plan (trop ?) ambitieux fut très vite rattrapé par la réalité.

 

Source

 

Pas de Guinness cette année !

Finalement, Diana, devenue cheffe (gros bravo à elle !), a préféré surfer cette vague professionnelle et repousser le perfectionnement de son anglais dans un pub irlandais puis lors d'une visite aux kangourous et/ou aux kiwis à... un autre jour, une autre année (et de toute façon, nous sommes déjà trop vieilles pour le VVT)

 

 

Pas de soucis, je m'adapte ! 

Ski (de fond, de rando...), parapente (stage, achat...) et/ou kite, boulot (écriture, candidatures...), sorties ou retrouvailles entre potes, spectacles (Waly Dia est passé à Chambé figurez-vous !), les activités ne manquent pas... à commencer par recouvrer la santé !

#insomnies #dosenvrac #moraldansleschaussettes

 

Santé en berne

J'ai effectivement pris du temps libre. Mais j'en ai passé la moitié allongée par terre dans mon salon pour me remettre d'une hernie discale particulièrement vicieuse qui se déclencha un mois et demi après mon retour en Savoie.

« Typique ! » m'expliqua l'ostéo : « votre corps a compris qu'il pouvait enfin récupérer pour de vrai (sous-entendu : pas juste quelques jours comme le lui laissent habituellement entendre vos périodes de récupération limitées lorsque vous travaillez en rotation) – et vu votre profil*, seule une lombalgie allait vous obliger à rester tranquille quelques semaines... »

_________________ 
*NDLA
« À moooiiii 😇 ?!? Mais je suis toujours calme et détendue, Monsieur ! »

 

Conclusion : retour à la case yoga.

 

La Muztacata 

Voilà déjà quelques années que je cherchais à repartir en expé. J'ai finalement renoncé au bel Ama Dablam, devenu trop connu et touristique à mon goût, pour me tourner vers le Muztagh Ata, un 7.000 facile à skier en terre ouïghoure. 

Mauvaise idée. 

Depuis la pandémie, ce sommet isolé aux confins du Pamir est devenu la Mecque des touristes d'altitude chinois en quête des meilleurs selfies d'aventure, ce que l'agence suisse que j'avais choisie avec soin pour m'encadrer s'est bien gardée de me dire. Cette même agence s'est aussi avérée incapable d'obtenir nos permis d'ascension (la seule chose vraiment importante qu'elle devait faire) et annula l'expédition au bout de deux semaines. 

 

Le Muztagh Ata (7.546 m.) ou La montagne qui nous fut interdite

 

Ce que je retiens malgré tout de ce fiasco : 

 

1. Une grosse motivation pour ma rééducation

J'ai acheté mon billet sous Lamaline (par ailleurs inefficace pour soulager mes douleurs) : hors de question d'annuler une telle ascension, attendue depuis des lustres. J'ai donc enchaîné les séances d'ostéo, d'acupuncture et de kiné (en plus de mon yoga quotidien) afin de contrecarrer l'évolution dramatique de mes objectifs qui sont passés de "skier en pente raide en haute altitude" à "faire de l'alpinisme en haute altitude" à "faire de l'alpinisme" à "marcher avec un gros sac" à "marcher tout court et y aller au talent".

Et, contre toute attente, j'ai pu partir avec la bénédiction du médecin du sport, pas vraiment (du tout ?) entraînée mais remise sur pieds ! 

 

2. Une préparation express mais magnifique dans le massif du Mont Blanc

Dômes de Miage, juin 2025




Arête des Cosmiques, juin 2025




3. Mon dos a tenu !

Contrairement à ce que je redoutais, la limite n'a été ni physique ni météorologique, mais bien administrative (donc hors de mon contrôle)

 

Pique-nique avant le camp de base

Mari, David et moi, surmotivés pour le camp de base avancé

Camp de base avancé

Attendre, toujours attendre, pour s'acclimater

Enfin, on chausse les skis, direction le camp 1 !


Nous sommes finalement montés jusqu'au camp 2 (à 6.200 m d'altitude environ) et je me sentais en forme.

 

4. Découverte improvisée de petits bouts d'Asie Centrale

Contrairement aux deux autres membres de mon groupe (aussi dépités que moi), j'ai refusé de changer mon billet pour un retour prématuré : quitte à être là, autant en profiter (et ce malgré un estomac rebelle qui aura fait de ce voyage une véritable épreuve – quand ça veut pas, ça veut pas !)

J'ai donc visité Bichkek (la capitale du Kirghizistan – retenez-le pour briller au repas de Noël), passé la frontière dans un vieux bus bruyant mais accueillant pour jeter un œil à l'ancienne capitale du Kazakhstan voisin et fait un trek de trois jours dans les montagnes du Tian Shan avec un couple d'Américains au top rencontrés au camp de base du Muztagh Ata et qui m'ont accueillie une semaine chez eux à Almaty. 

 

Embouteillage kirghize

Bivouac dans une vallée près de Shymbulak 

Les paysages, encore vierges, sont à couper le souffle



À 4.000 mine de rien !

Ces bonnes vieilles Lada...

Vallée des Châteaux dans l'un des canyons de Charyn

Conclusion

Fort heureusement, j'allais déjà mieux moralement lors de ces évènements. Personne n'a donc perdu la vie dans cette histoire (aucun assassinat – répertorié en tout cas). Je pense avoir enfin réussi à digérer ma colère et ma déception (ce qui aura pris quelques mois). La perte de temps et d'argent, énorme pour moi, est désormais plus ou moins encaissée, voire acceptée, même si ce chapitre n'est pas encore clos (mon matériel perdu dans les camps d'altitude doit encore être remboursé par mes assurances).

Cette mésaventure m'a fait réaliser sans ambages que cette pratique de l'alpinisme (le business des plus hauts sommets) n'est pas la mienne. Mieux vaut peut-être le découvrir maintenant que sur un 8.000 à 50.000 balles...?

 

#autoconviction #unmalpourunbien #laotseuadit #cequiestfaitestfait #foutupourfoutu #estcequejaivraimentlechoix #problemederiches #capourraitetrepire #etgazadanstoutca #jenesuispasafghane #silverlining

 


 

Parapente & kite : reportés

Je n'ai toujours pas de parapente (#dosfragile #muztacata) et ma pratique cette année s'est limitée à un stage de cinq jours dont la moitié fut annulée pour raison météo. 

Mais : j'ai aussi fait un vol de deux heures au dessus d'Aiguebelette, à la grande surprise générale (la chance du débutant dans les thermiques). Il ne s'agit donc que de partie remise.

 

Rare photo de 4 R-A (+ 1.5 sang-mêlé) dans les rues de la capitale (savoyarde)

 

Donc... une année compliquée, mais ce qui ne tue pas rend plus fort, n'est-ce pas ?

Car il y a aussi eu des trucs cools. Je veux dire vraiment, intrinsèquement cools. Pas les bons côtés des mauvaises choses mis à nu à grands coups de pelle d'optimisme surjoué et confirmés au microscope afin d'éviter de reprendre rendez-vous sur Doctolib. 

 

En vrac, sans exhaustivité mais à peu près chronologiquement :

 

Moi et les Pays-Bas, une histoire d'amour qui dure 

Une petite semaine en Hollande au printemps m'a permis de renouveler un certificat pour le boulot et rendre quelques visites :

 


 

Mariage bavarois

Une très belle fête où se sont mariés fromages et bretzels, bière et Crémant, élégance et efficacité, schnitzel et coq au vin, Tropéziennes et Birkenstock, schnaps et génépi, Peugeot limitée à 130 et BMW débridée... et Chris & Zoupette !

 

Apéritif après le mariage civil devant la mairie de Roßtal

Vive les mariés !
 
On peut enfin passer aux choses sérieuses

↑ Regardez la tête de Mimi ↑
Match de foot le lendemain

 

Descente & randos aux Deux Alpes

10 jours loin de la canicule avec Toinou pour oublier mes chinoiseries :


Vendanges

Après des années à en parler, ça y est, nous avons enfin pris le temps de participer à ces fameuses récoltes !

Seulement trois jours, certes, et à Nuits-Saint-Georges s'il vous plaît, mais tout y était : l'accueil, l'ambiance, les bouteilles... et la culture bourguignonne bien sûr !

Un grand merci à ma pote Camille pour le contact (et les verres de vin à Dijon ♥)  

 

Visite des fameux Hospices de Beaune, septembre 2025

 

Oscarito

Diana est devenue la marraine d'une copie quasi-conforme des originaux (mais en deux temps : le premier mois, Bébé-Oscar ressemblait à sa mère et maintenant, il ressemble à son père)

Par contre, « s'il me parle en allemand, je lui répondrai en quichua » aurait-elle déclaré après leur premier câlin...

 


26 ans d'écart
 

Vilca 

J'ai préféré passer le mois de novembre sous l'équateur, allez savoir pourquoi... 

Et il était temps ! Après trois ans, nos plus jeunes neveux et nièces ne me reconnaissaient plus et les chiens ne me laissaient plus rentrer.

J'écris ces lignes avec une vue splendide sur le Mandango sans me préoccuper des repas ni du programme à venir pour les trois prochaines semaines. Repos total.

 

Écriture !

Mettre un point final à mon premier best-seller (déjà lu par une foule vertigineuse d'au moins cinq personnes) n'a pas été simple : avant même de terminer les derniers chapitres, je voulais déjà changer un paquet de choses que j'estimais trop longues, trop lourdes, inintéressantes, inopportunes, déplacées voire blessantes, ou tout ça à la fois.

Après une relecture active loin de tout aux Deux Alpes, j'ai finalement décidé de considérer ce premier roman comme un écrit qui reflète ce que j'ai choisi de raconter à un certain moment de ma vie, à la lumière de l'expérience que j'avais à ce moment-là, dans un contexte spécifique et très dynamique. Et je préfère me dire, peut-être aussi un peu par paresse, que le reprendre continuellement le dénaturerait. 

Il est la concrétisation d'années de réflexion sur mon envie et ma capacité à écrire quelque chose de plus long et plus abouti qu'un article de blog.

Donc en résumé : 

  • J'ai réussi à écrire un livre (très imparfait mais terminé)
  • J'ai aimé l'exercice !
  • J'ai l'impression de m'être délestée et je dors mieux (attention : teaser

  • On m'a dit qu'il fait rire. Qu'il permet de s'évader quelques instants. Qu'on peut perdre un peu le fil de l'histoire mais que les personnages sont attachants. Certaines lectrices auraient même pouffé seules dans un tram ou un RER sous les regards surpris de voisins ronchons.

À mes yeux, tous les objectifs sont atteints. 

Le reste (publication, traduction en 25 langues, reco d'Ambre puis prix Goncourt) ne sera que du bonus.

 
 

Ciao les ONG et vive Boka ! 

Mais en attendant de devenir Marc Levy, je suis retournée à mes bateaux à l'automne.  

« C'est plus prudent ! » m'a sagement suggéré Diana en éteignant mon livre (on ne referme pas les liseuses) juste avant de prendre l'avion pour Guayaquil. 

Cet évènement ne mériterait même pas d'être mentionné s'il ne reflétait pas une autre avancée personnelle majeure pour cette année 2025. 

En effet, après plusieurs années de recherches (et d'études !) plus ou moins actives à tenter d'apporter ma pierre à l'édifice bancal mais tellement nécessaire de la coopération internationale, je pense avoir enfin réussi à faire mon deuil de cette lubie et accepté la situation : je suis incapable de me vendre et les débouchés sont infimes. 

« À moins de créer ta propre asso... » me suggéra mon pote Ju, qui sait voir grand et n'a pas peur de prendre de risques, lui.

J'ai donc décidé d'en finir avec mon sentiment refoulé d'échec à me reconvertir. Serait-ce pour m'encourager dans cette voie ou me féliciter d'avoir enfin pris une décision rationnelle ? Quoi qu'il en soit, je n'aurais jamais pu reprendre dans de meilleures conditions : super accueil aux bureaux à Papendrecht (PPD pour les initiés), petit projet sympa en mer Baltique (là où j'avais fait mon tout premier stage en 2010 – la fin d'un cycle et un autre qui repart ?), une équipe au top (big up pour les vraies qui ne se résignent pas et voyagent toujours avec un mousseur de lait), pas de stress (plus rien ne me fait peur après le Danemark) à part, comme toujours, une première semaine angoissante pendant laquelle je me demande si je suis au niveau et ce que je fais ici.

Ce projet m'a aussi ouvert les yeux sur les vrais problèmes de la vie : régulièrement se lever à 04:30 et rentrer à 19 heures passées, optimiser ses décisions en tenant compte des priorités de la liste des zones à lever, de la météo, des besoins du contrat, de l'administration allemande et de l'humeur du capitaine, ou encore naviguer en maintenant un demi-million d'euros d'équipement de mesure à moins de 50 centimètres du fond marin... ne sont rien à côté des difficultés rencontrées par notre expert en déminage, un ex-militaire de deux mètres mais taillé comme un pilier de rugby, à bord à cause de la réglementation mais sans réelle tâche à accomplir.

Un matin, vers 6 heures, il m'expliqua, très énervé, que son bureau était « glacial », que « quelqu'un avait éteint le chauffage ». Or, « la loi allemande recommande une température de 20 degrés minimum sur les lieux de travail ». Pourtant, je sentais que quelque chose d'autre le turlupinait. Je me suis excusée pour désamorcer la bombe (alors que le démineur, c'est lui, que je n'ai pas son salaire et que je n'avais pas éteint le chauffage – même si j'approuvais largement l'idée pour des raisons évidentes de sécurité et d'économie d'énergie) et tenter d'en savoir plus. J'ai obtenu une réponse d'anthologie si juste et si sincère qu'elle me laissa sans voix : « Tu comprends, mon Nutella est gelé, je ne peux pas prendre mon petit-déjeuner... »

Je vous laisserai méditer là-dessus en vous remerciant de m'avoir lue jusqu'ici.

Mon programme pour les prochains mois : autopublier (moins pour la gloire que pour le "vrai" livre en papier), me mettre sérieusement au ski de fond (j'ai déjà mon abonnement pour l'hiver à La Féclaz !) et reprendre le survey à mi-temps au printemps.

À bientôt pour voir si le programme est tenu ! 

 

♥ Autres temps forts de l'année ♥