30 août 2019

Anne-Marthe Hydrographe XVI (suite et fin)

Vous aurez compris que si mon blog s'actualise, c'est que je ne travaille plus :D

Mon projet à Mombasa est maintenant terminé (pour moi en tout cas), voici donc mon traditionnel album commenté récapitulant ce que nous y avons fait ces derniers mois.

CLICKEZ ICI

En bonus, pour les adeptes de la langue de Shakespeare sans abonnement Netflix, un film de 30 minutes présentant le projet du point de vue de Toyo, notre client (une entreprise de construction japonaise).

Vous y verrez mes débuts dans le cinéma nippon (visez bien le chrono: 11'32'' puis 13'13'' à 13'25'', c'est assez furtif...)

Kenya - Le safari

Waaaaah, plus de 7 mois sans nouvelles, que le temps passe vite !!!

Bon. Je vais bien. Un peu claquée. Je me remets doucement de ces quelques mois plutôt intenses passés en Afrique de l'Est. Un endroit plutôt sympa soit dit en passant, que Diana et moi avons pris le temps de visiter en avril sous la forme du traditionnel safari !


album complet

Alors, est-ce qu'un safari traditionnel vaut le coup ? C'est cher, touristique et assez classique. Comme la Tour Eiffel et le Machu Picchu. Je dirais que c'est à faire au moins une fois dans sa vie. Surtout si l'occasion se présente. Même moi qui ne suis pas une grande fan d'animaux (de leurs poils surtout), je me suis prise au jeu et ai tout simplement adoré !

Devoir arrêter le véhicule car des éléphants traversent la route, apercevoir un chat sauvage entrain de déguerpir à travers les herbes hautes (un serval probablement) ou encore soutenir le regard d'une girafe étonnée de nous voir passer, sont des moments tout-à-fait improbables qui valent leur pesant de cacahuètes !


Ce que je retiendrai de ces 8 jours à relier les plus grands parcs nationaux kényans ?




(1)
La lumière naturelle du crépuscule, incroyable, puissante, capable de mettre en valeur une friche industrielle plus polluée que Chernoby.


(2)
L'organisation des lionnes: lors de chaque déplacement, elles marchent et se positionnent stratégiquement de façon à pouvoir surveiller constamment chacune un secteur. Elles boivent une par une, pendant que les autres scrutent les 4 points cardinaux afin d'assurer la sécurité du groupe. Elles ont l’œil sur chaque lionceau. Tout ça pendant que Monsieur Le Roi dort.


(3)
Le Masai Mara. Tout le monde en parle, les petites collines vertes, les masais qui sautent, les lions, les gnous, blablabla. Ça n'est PAS surfait. Allez-y. C'est juste ma-gni-fique.


(4)
Au Kenya, il y a des lacs alcalins (au sens littéral, avec un pH élevé), très peu profonds (genre 30 cm, voire 2 mètres grand max) typiques de la vallée du Grand Rift, que les flamands roses adorent. Par exemple, le Lac Nakuru.
Il y a aussi des lacs un peu plus tradis, d'eau douce avec poissons et compagnie, plus profonds, type le Lac Naivasha. Mieux pour voir des hippos et les martins-pêcheurs.
À ne pas confondre, même s'ils sont voisins et tous les deux situés à environ 1.800 mètres d'altitude.


(5)
Safari veut dire voyage en swahili. Et je suis sûre que vous connaissez d'autres mots de cette langue véhiculaire commune à plusieurs pays d'Afrique de l'Est:
simba = lion
rafiki = ami
etc.

(6)
Diana, quelques heures après son arrivée à Nairobi, qui s'étonne de voir autant de "noirs". Avec beaucoup d'innocence et sans une once de racisme. "Je pensais que le Kenya avait une population très mélangée, comme en France !"
Je dirais qu'ils sont mélangés (42 tribus qui cohabitent dans un pays grand comme la France) mais pas sur la même palette...


(7)
Diana toujours, qui fait la causette et partage sa banane avec les singes du Tamarind (l'hôtel où je logeais à Mombasa): "Il y en avait un qui réclamait déjà un autre bout sans avoir avalé le premier, quel mal élevé !"


(8)
Un safari, c'est comme l'équitation. Même si la voiture (ou le cheval) fait tout, ça crève. Et ça salit. Alors pour ne rien vous cacher, nous avons apprécié le confort du tout nouveau et excellent hôtel Mövenpick lors de notre dernière nuit à Nairobi. Un sacré changement par rapport à nos habituelles pensions bon marché, et un accueil luxueux que nos pauvres sacs-à-dos plein de poussière ne sont pas prêts d'oublier.
Une nuit parfaite pour nous remettre de nos émotions (et Diana de sa chute), suivie d'une séance de massages (la conduite était parfois sportive, pour ne pas dire brusque et dangereuse) avant de prendre le train pour Mombasa !

J'ai continué l'album commencé en janvier, alors n'hésitez pas à passer les premiers chapitres, le safari commence après le saut en parachute !




Pour le plaisir, Phil, les élèfs et les hippos :



24 janvier 2019

Kenya - La Côte Sud

Après 6 semaines intensives de boulot (oui oui, ça m'arrive !), quoi de mieux que quelques jours au bord de l'Océan Indien pour se remettre d'un tel effort ?

Au programme: un chouïa de culture, beaucoup de glisse, 38 secondes de chute libre et des rencontres toujours aussi intéressantes...




Mais avant tout, il me fallait, comme d'habitude, quitter ma Boka-bulle, ce qui est toujours à la fois très excitant et un poil angoissant. Entre mon sacro-saint statut d'expatriée (dans un pays d'Afrique de surcroît) et mon naturel de baroudeuse en tongs et t-shirts à trous, il y a un monde.

Imaginez plutôt: j'ai une voiture avec chauffeur, je suis logée dans un hôtel réputé avec des gardes de sécurité à chaque point d'entrée (le Kenya reste un pays considéré comme relativement dangereux, le récent attentat à Nairobi nous le rappelle), je ne suis en théorie même pas tenue de faire mes courses, mêmes professionnelles (nous avons un agent que nous payons très cher pour ça, et qui est d'une inefficacité redoutable: "5.000 dollars la machine à café, importée du Moyen-Orient, la meilleure du marché, disponible dans 2 mois, une affaire en or, je la commande ?!?")

Sauf que c'est tellement drôle de parcourir les rues chaotiques (et dégueulasses, n'ayons pas peur des mots) de Mombasa à la recherche de 20 mètres de câble électrique, de chargeurs, de manilles, de chaînes (pour mon marégraphe, hein! rien de suspicieux), de panneaux solaires, de batteries et autres joyeusetés en négociant un prix correct (et pas de mzungu qui tienne!) que je désobéis souvent...

Bref. J'adore toujours autant troquer ma tenue de chantier pour un mini-short et des vieilles Converses délavées, puis traverser le lobby de l'hôtel, Havaianas pendues au sac-à-dos, sous les regards étonnés du personnel.

- Voulez-vous que j'appelle votre chauffeur, Madame ?
- Non non, je vais prendre un tuktuk au coin de la rue, merci beaucoup.

J'ai néanmoins passé mes premières heures de liberté à scruter chaque visage, prête à identifier un shebab pickpocket intéressé par mon sac, voire même résolu à m'enlever pour négocier la rançon qui, selon ses plans, lui apporterait une vie meilleure. Mais à part des vendeurs trop insistants, des chauffeurs de tuktuk au prix mzungu et un baroudeur australien avec qui j'ai pris le ferry, je n'ai rien repéré de dangereux (mais je n'ai pas eu l'entraînement de Jason Bourne non plus). Le seul voleur rencontré pendant mon séjour, le voici:




Le but de cette semaine, après une parenthèse culturelle dédiée à Fort Jesus (un fort militaire construit par les portugais en 1593) et l'architecture swahilie (même si le mieux pour l'apprécier est de se rendre à Zanzibar, à moins de 250 km, car le vieux Mombasa ne bénéficie ni des fonds, ni de la volonté politique nécessaires à la restauration du centre historique), était de m'améliorer en kitesurf, après plus de 10 ans d'absence (Maman m'avait offert un stage de 3 jours à La Torche pour mes 16 ans, autant vous dire que ça a impressionné les monos de Diani Beach).


Conclusion:


Il y eut un épisode durant lequel la maîtrise du kite n'était pas tout-à-fait garantie (la tête des nageurs près desquels je m'entraînais en témoigne), ce qui peut être plus simplement traduit par un vrai manque de contrôle de la vitesse de déplacement (arrêt inclus évidemment): j'ai presque kité sur la plage et failli perdre mon maillot plusieurs fois sous les regards amusés d'allemands bedonnants qui, depuis leur resort all-inclusive, profitaient d'un vrai dîner spectacle.

Heureusement, j'ai eu une session de 2 heures avec un prof au talent pédagogique exceptionnel qui m'a mise dans le droit chemin:

Anne-Marthe, quand tu te lèves, tu fais faire des grands mouvements à ton aile, et comme le vent est très irrégulier, tu perds l'équilibre et ne contrôle pas ta vitesse. Ne fais pas ça.

J'étais à la fois flattée (cela voulait bien dire que vu de l'extérieur, je contrôlais mon kite, et non l'inverse) et déçue (à 60 euros l'heure, j'espérais des conseils un peu plus élaborés).

Mais après avoir prié pour que le kite cesse de n'en faire qu'à sa tête et obéisse à mes gestes sûrs et contrôlés, les choses sont rentrées dans l'ordre.

Maintenant, j'ai presque le niveau suffisant pour m'entraîner seule, à condition d'être concentrée à 150 % (si je regarde trop le kite, je perds ma planche, si je regarde trop ma planche, le kite tombe à l'eau, et si je regarde la plage une seconde de trop, je perds les deux...)


Et, cerise sur le gâteau, j'ai même profité de mon cadeau d'anni en sautant en parachute au dessus de la plage !!




Une semaine agréablement remplie donc... voyez plutôt !!!

23 janvier 2019

Anne-Marthe Hydrographe XVI

Ou des Aventures de Nounouche Au Pays de Simba



Le deal avec IJves (mon manager) était le suivant: ok pour les congés sans solde, mais le retour sera sanglant...

En d'autres termes, j'ai bien profité de 2018, adieu le train-train routinier offshore et le rythme 1:1, retour sur les projets plus corsés au rythme 3:2 (mieux que l'ancien 2:1 et en vigueur depuis le 1er janvier 2018).

Le 3 décembre, je m'envolai donc pour Mombasa, où nous devons construire une extension du port à conteneurs avant juillet prochain.

Voici mon album, que je compléterai au fur et à mesure.