18 novembre 2018

Anne-Marthe Hydrographe XV

Ou des Aventures de Nounouche au Pays de Keman

 

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Reprise du boulot après 4 mois 1/2 d'absence.

Ça pique un peu, mais heureusement, ma mission fut courte (18 jours).

Voici quelques photos pour marquer mon premier aperçu de la Mer Noire !

Bises à tous !

12 octobre 2018

El Volcán Chimborazo

Après en avoir fait la descente en VTT en 2013, je me suis enfin lancée, et, aidée par des conditions météos particulièrement clémentes, j'ai enfin mis les pieds sur le toit de l’Équateur (considéré comme le toit du monde depuis le centre de la Terre) !!

Un gros défi, éreintant, qui m'effrayait un peu, mais en valait la chandelle. 

Cependant, je crois que je préférerais refaire un marathon plutôt que ce sommet...


Cumbre Veintimilla (6.227 m.)

Et le sommet principal (6.263 m.) une demi-heure plus tard !


Mon dernier diplôôôme !! Trop fière moi !!


Plaque à l'entrée du refuge Whymper

 
Vous remarquerez que l'altitude de cette montagne change à chaque instant. On a longtemps cru que son sommet culminait à 6.310 mètres, mais la dernière mesure, franco-équatorienne et très récente (2016), a été indiscutable: 6.263 mètres. 
 
Pour les curieux, quelques explications sur la mesure des montagnes ici :





 ***

En bonus, deux photos de notre dernier séjour à Baños, point de rendez-vous avec mon guide.

La prochaine destination ?

Diana a vaincu sa peur du vide pour se mesurer à la fameuse balançoire de la Casa Del Arbol

@Diana
Qui aurait cru que tu aurais un jour tiqué un truc de cette page ?!? ^^

09 octobre 2018

Des Andes aux Galápagos

Le deuxième chapitre de nos aventures estivales, qui pourrait également s'intituler:

Maman, K6 et les Big 5 Équatoriens


Reprenons la carte, et concentrons-nous cette fois-ci sur les pastilles vertes: Maman est arrivée et nous avons un mois pour lui faire aimer l'Équateur...





Ça n'était d'autant pas évident que l'incompétence incroyable des services aéroportuaires de Guayaquil et le mépris total de la Copa Airlines face à la perte des valises de la Couronne ont jeté un froid.

Heureusement que l'accueil extrêmement chaleureux de la famille de Diana et les fêtes du village ont égayé l'ambiance et fait oublier à Maman ses prestations vestimentaires au short unique combiné à deux t-shirts survivants (lavés à la main une nuit sur deux). Randos, bal, barbecue ou messe, ils ont tous les trois tenu la distance avec force et honneur !

Puis c'est le patrimoine culturel de l'Équateur que j'ai voulu faire découvrir à nos deux baroudeuses en herbe : ruines incas, chapeaux panama, architecture coloniale, marchés traditionnels, artisanat indigène... et un peu de montagne pour découvrir l'altitude andine.

La cerise sur le gâteau fut un séjour de deux semaines aux Galápagos, qui, contrairement à la rumeur (probablement lancée par le gouvernement équatorien et entretenue par les agences de voyage), sont une destination à la portée de tout voyageur indépendant au budget moyen (une semaine de ski vous coûtera plus cher, un mois en wwoofing à sucer des radis évidemment beaucoup moins).

Bien entendu, une croisière de luxe avec 4 jours sur place à 4.000 euros par personne est aussi possible, mais je ne voulais pas faire d'infidélités à mon beau Seahorse (car c'est bien la seule chose qui m'ait retenue!)


Quelques photos pour visualiser tout ça ? 


Pour les fans de Darwin, je vais mentionner rapidement quelques informations pratiques sur les Galápagos, qui ont été pour moi la grande (et belle) surprise de ce voyage :

  • Il y a des petits restaus, hôtels, AirBnB... comme ailleurs ! Nous avons dépensé en moyenne moins de 20$ par nuit et par personne pour le logement et nous nous sommes (très bien) nourries de poisson, poulpe, crevettes et langouste (du jour évidemment) pour également moins de 20$ par jour et par personne.

  • Même en août (haute saison dans le sens fréquentation - les européens et les nord-américains sont en vacances - mais pas la meilleure saison niveau climat car le garúa, c'est froid!) on peut gérer son emploi du temps du jour au (sur)lendemain. En d'autres termes, pas de sorties ultra-convoitées à réserver plusieurs semaines à l'avance comme le Chemin de l'Inca au Pérou.

  • La vie y est environ deux fois plus chère que sur le continent, ce qui reste tout de même très correct par rapport aux prix européens (un homard cuisiné sous nos yeux pour 20 euros par exemple). Et les prix se négocient !

  • Par contre, il faudra bien sûr avoir digéré le coût de l'entrée (125$ en tout, juste pour avoir le droit de poser les pieds à Puerto Ayora) et des billets d'avion.
    On peut voyager avec rien, mais pas de partout.

  • Faire une activité touristique encadrée est ce qui revient finalement le plus cher (de 40$ une sortie demi-journée à plus de 200$ la découverte d'une île éloignée).
    Mais la location d'un vélo peut se négocier à 10$ et permet de découvrir la campagne et le littoral des grandes îles (Isabela, Santa Cruz et San Cristobal) à son rythme avec tout autant (je dirais même beaucoup plus) de plaisir.

  • Le top : Isabela. Sauvage, tranquille, il n'y a qu'une ou deux rues pavées (les autres sont en sable), une dizaine de restaus, un spot de surf, un sentier côtier magnifique...
    Si vous n'avez pas encore su ressentir l'absence de stress d'un latino, celle d'un latino insulaire, d'Isabela de surcroît, vous touchera en plein cœur (sinon, je crois qu'il n'y a plus rien à faire pour vous).

  • Le moyen top : les guides officiels sont loin d'être des dieux de la pédagogie à la patience légendaire qui promeuvent leurs îles avec passion et talent. Ils font leur boulot, mais pas de zèle. Les explications restent superficielles et le service semble très intéressé malheureusement. C'est dommage car un sourire et un discours enjoués pourraient tout changer sans rien leur coûter !

  • Le moins top : San Cristobal. K6 a trouvé les habitants de cette île un peu snobs, à se prendre pour les plus avancés de l'archipel. Et j'y ai trouvé les prix plus élevés pour une qualité de service moins bonne, ce qui déçoit.
    Mais le Tour 360 est absolument à faire !!!
    [la plongée de ma vie fut au rocher León Dormido, ce qui m'a valu une barre mémorable lorsque Maman et K6 ont réalisé que Léon n'était pas un illustre poète, fils de Monsieur et Madame Dormido, mais que ce nom voulait dire lion endormi en espagnol, et décrivait la forme originale de cette île surprenante au large de San Cristobal]

  • Le +++ : Les animaux n'ont pas (du tout) peur de l'homme !! C'est à eux qu'il faudrait enseigner la règle des 2 mètres de distance, pas à nous !
    De plus, les touristes sont en général bien élevés et respectueux de l'environnement, ça fait un bien fou de voir ça et ravive l'optimisme pour l'avenir de la planète.





NB1: Finalement, qui sont les Big 5 ? Et bien le lama, l'otarie, l'iguane, la tortue et le requin-marteau bien sûr !

NB2: Lors de votre prochaine pause café avec Maman et/ou Salvatrice, demandez des détails sur notre négociation de haute volée menée au bureau de la Copa à Quito, cette anecdote mérite son pesant de cacahuètes !

26 septembre 2018

L'Amazonie en hamac

Il y a maintenant plus de 6 ans que j'avais entendu parler de ces bateaux un brin miteux qui sillonnent l'Amazone:
"Pas chers, tu y accroches ton hamac et paf! quelques jours plus tard, te voilà à Manaus!"
Mon dilemme était alors: dois-je poursuivre ma route à travers les Andes tant rêvées ou devrais-je tenter cette aventure fluviale qui a l'air tout de même fantastique ?
Finalement, pour une autre raison, je suis restée en Équateur et la question ne s'est plus posée... ^^

Salvatrice, la meilleure nounou du monde, K6 pour les RA, rêvait de découvrir l'Amazonie depuis toujours.

Diana n'avait pas vu les siens depuis plus d'un an et demi.

Cela faisait également plus de 3 ans que j'essayais de concocter une expédition familiale en Équateur afin que nos familles puissent enfin se rencontrer.

Et Boskalis me devait encore 3 mois de congés sans solde.

Bref. Vous l'aurez compris, l'agence de voyage Nounouche & Co a donc mijoté tout ça pour finalement mettre au point une petite aventure de 3 mois:


Le segment transéquatorial de l’Amérique du Sud

 

 

  • Départ de Belém le 3 juin 2018 avec Diana et K6
  • Arrivée à Vilcabamba (le village de Diana) mi-juillet - repos et retrouvailles
  • Récupération de la Mother fin-juillet
  • Découverte de l’Équateur (dont les Galápagos!) pendant un mois
  • Rapatriement des anciennes fin-août
  • Extension de quelques jours pour Diana et moi afin de profiter une dernière fois des Poma Diaz (et un petit 6.000 en bonus!)
  • Retour en France début septembre pour le mariage de mon Popo Magique (et les 30 ans de MoH, et le déménagement, et les annis d'automne, et le permis de Diana, et je crois bien qu'IJves aimerait me voir dispo avant Noël...)






Voici donc les anecdotes et photos de notre premier chapitre
(pastilles rouges sur la carte interactive ci-dessus, agrandie ICI) :


L´Aventure Fluviale (et le bonus en bus)



Pour bien en profiter, il vous faudra imaginer :

  • des journées en hamac rythmées par les repas (riz + spaghetti trop cuites + poulet ou poisson ou viande dure), l'apéro, les discut' entre voisins, les matchs de coupe du monde, les siestes, la lecture, les levers et couchers de soleil... et les escales (parfois interminables) bien sûr !

  • notre bateau pris d'assaut par les rabetas (ces barques augmentées d'un mini-moteur ultra-bruyant qui peinent souvent à nous rattraper) des vendeurs de crevettes ou d'açaí

  • des annexes utilisées pour déposer et aller chercher les passagers dans les zones les plus rurales sans que le bateau régional n'ait à dévier sa course (il n'y a ni quai ni plage ni aucune structure lui permettant de s'approcher de la rive de toute façon)

  • des arrêts impromptus tels un échouement volontaire sur une berge herbeuse afin de tester et réparer l'hélice

  • des enfants jouant avec des bouts de ficelle et des cerfs-volants (donc vivre sans smartphone ni 5G est encore possible!)

  • des dauphins roses

  • des jeunes guides communautaires ayant mis les pieds une fois à Manaus et leur incompréhension face à la densité de population, la violence urbaine et "pour quelle raison faut-il payer le poisson ???"

  • des brésiliens voulant à tout prix nous faire prendre l'avion ou les vedettes rapides alors que "non, nous voulons 3 places sur un bateau régional, un lent, qui sent mauvais et qui s'arrête tout le temps, qui n'a pas de cabines, ni vraiment d'horaires... et oui, on a nos hamacs!"

  • être contre l'Allemagne et l'Argentine à tout prix

  • des pluies fortes et des orages en fin de journée, car c'est la saison sèche (en saison humide, il pleut moins fort mais plusieurs jours d'affilée, c'est toute la différence!)

  • des forêts inondées et des variations de niveaux d'eau de l'ordre de 10 mètres

  • qu'au Brésil, l'Amazone commence à Manaus, là où le Rio Negro et le Solimões se rejoignent, mais qu'au Pérou, c'est la confluence des fleuves Marañon et Ucayali qui donne naissance au mastodonte

  • que l'embouchure serait plutôt à Macapá, au nord de l'île de Marajó (Belém est en fait baignée par le fleuve Pará)

  • des dialogues improbables tels que:  

" Y a-t-il un bateau demain ?
- Qui monte ou qui descend ?
- Qui descend.
- Non, le prochain pour Manaus est jeudi."

OU

" La capitainerie m'a dit que vous partiez demain, c'est bien ça ?
- Mmmmh... on est quel jour aujourd'hui ?
- Mercredi.
- Ah oui, c'est ça, on part demain."



Larguez les amarres !

 

15 mai 2018

Maratona Di Roma

Enfin !!! 
3 ans après notre coup manqué, et autant de nouvelles tentatives, Diana et moi avons finalement réussi à poser les pieds à Rome !
J'en ai aussi profité pour y courir mon premier marathon, pendant que Diana allait à la messe du Pape.

Conclusion: les 3 jours qui suivirent, j'ai maudit Papa pour avoir signé mon certificat médical, Diana pour m'avoir accompagnée, tout l'équipage de mon bateau pour ne pas m'avoir interdit l'accès à la salle de sport, mes amis mexicains pour ne pas m'avoir laissé m'entraîner pendant 2 semaines, l'arnica que je n'avais pas, et même la SNCF (car si beaucoup de choses iraient mieux sans elle, pourquoi pas mes jambes...)

Ensuite, je me suis juré de ne plus jamais courir de toute ma vie.

Et une semaine plus tard, je regardai quels autres villes ou massifs montagneux me plairaient de découvrir en courant (j'ai même acheté un magasine Nature Trail avant de reprendre l'avion pour le boulot...)


Préparation difficile dans le quartier de Trastevere


Visite au salon, tout sourire



Un dernier regard avant de se jeter dans l'arène


Petit selfie avec le Colisée avant...


... LE grand départ !


Plus que quelques kilomètres à courir/trottiner/marcher/se traîner/errer puis finalement ramper jusqu'à...


... la ligne d'arrivée !


Finisher !


Pour info: ce certificat est FAUX, car je n'ai pas encore 30 ans... non mais !!

01 mai 2018

¡Que viva México!

Tout a commencé par une visite de Marie* à Grenoble, et un anodin verre de vin face à ma carte de voyage. Puis l'étincelle : une destination rêvée commune... suivie d'un créneau commun improbable de 10 jours, enchaînée d'une négociation de la frangine chouchoutée par ses collègues (qui avaient pourtant déjà prévu une semaine de ski sur ces 10 jours-là)... ajoutez-y un concours de circonstances : Diana elle aussi en congé et en grand besoin de se ressourcer, des billets pas chers, les stations de ski bondées… 

Bref. Quelques jours plus tard, ma team mexicaine (collègues et amis de voyage) recevait la nouvelle: « préparez votre canap', on débarque le mois prochain ! » 


Pour ne pas oublier notre frayeur de dernière minute lorsque nous avons réalisé (après avoir acheté les billets bien sûr) que Diana avait besoin d'un visa !!
Un départ sans stress n'est pas un vrai départ en vacances de toute façon.

_____
* Vous la connaissez déjà, je tiens donc à rappeler qu'elle est venue en connaissance de cause, voir nos précédentes aventures ici et .



Les tremblements de terre


Après une longue traversée de l'Atlantique sans histoire (et en A380 !), nous avons été accueillies dans la plus pure tradition locale : heure de pointe, bouchons, pollution, quesadillas… et tremblements de terre (oui oui, au pluriel !)


Lors du premier séisme, nous étions dans un trolley, sur le point de retrouver José, après une belle journée passée dans le centre historique de la ville. Perdue dans mes pensées, je regardais vaguement par la fenêtre lorsque Diana me dit très sérieusement : 

"Écoute, c’est une alerte sismique !"

Hahaha c’est ça, comme à Walibi ? 
Mais en y prêtant plus attention, je remarquai  que le trolley n'avançait plus, et que de plus en plus de monde sortait des bâtiments. En 15 secondes, des milliers de personnes avaient formé une masse compacte au milieu de la rue. Traffic paralysé bien entendu. 

Deux passagers tentent de rassurer : "Restez tranquille, tout va bien se passer" (ce qui est aussi efficace que répondre à Maman au téléphone dans la seconde en commençant par "surtout ne t'inquiète pas...")

Je tape rapidement sismo méxico sur mon portable, Google me renvoie des lettres sur fond rouge : 

Alerta sismica 
Epicentro Pinotepa Nacional, Oaxaca 
Magnitud 7.2 
Llegará a CDMX dentro de 56 segundos
...

Oups. Ça a l'air sérieux. L'omniscience instantanée de Google m'a laissée bouche bée.

Grand silence. Et soudain, une légère secousse. Les panneaux se mettent à danser, les voitures à balancer et les câbles électriques à se prendre pour des cordes à sauter. Quelques cris de panique rompent de temps en temps un silence pesant. 

Enfin, quelques passagers murmurent « ya pasó, ya pasó… » 

Les minutes passent, pendant lesquelles les kiosques ferment et la foule recommence à parler. Et enfin, le message officiel relayé par les 10.000 haut-parleurs de la ville annonce les phrases libératrices : la secousse est passée, pas de gros dégâts ni de victimes, vous pouvez rentrer, vérifiez bien vos maison, et ne restez pas près des grands bâtiments, etc.

Ouf! Environ 20 minutes plus tard, la circulation routière reprenait. Notre trolley en revanche, devait attendre que l’électricité soit rétablie, ce qui prit près d'une heure, beaucoup trop pour ma patience légendaire. Nous sommes donc rentrées à pied, dépassées par notre trolley à mi-chemin évidemment.


Notre deuxième séisme est arrivé en pleine nuit, après une soirée au cours de laquelle une amie française, qui habite maintenant Mexico, nous avait bien briefées : si tu estimes avoir besoin de moins d’une minute trente pour sortir du bâtiment, fonce. Si non, jette-toi sous une table ou n’importe quelle structure qui pourrait un tant soit peu te protéger des objets tombants, et si possible dans une salle d’eau pour avoir de quoi survivre pendant qu’on te cherche sous les décombres (brrr...) L’ironie du sort était de pouvoir mettre en application tous ces conseils à peine quelques heures plus tard ! 

1h30 du matin, l’alerte sonne de nouveau. Je ne l’avais pas entendu évidemment, mais Diana m’a secouée comme un prunier en me disant "Il faut sortir tout de suite !". 

J’ai réagi en bon marin offshore de Mer du Nord : on se calme, on met des vêtements chauds et des chaussures et on ne court pas. En plus, c’est sûrement une réplique du précédent, qui n’avait pas causé de gros dégâts, alors pis de panaque, tout va bien se passer.

Pendant ce temps, Diana avait déjà pris les téléphones et nos passeports, et m’attendait dans le hall en me disant de me dépêcher (une vraie mexicaine super entraînée). Mais lorsque j'enfilai mes chaussures, le bâtiment tremblait déjà… 

Bien que tout-à-fait consciente que si jamais le séisme était vraiment puissant, mieux valait rester dans l'appartement que courir dans la cage d’escalier, nous sommes malgré tout descendues (non sans fermer à clé, paranoïa quand tu nous tiens) au cas où le gardien de l’immeuble vérifierait qui manquait à l'appel.

Et là, c’était juste une grande street-pyjama-party ! J’étais la seule habillée je crois. 

Nous sommes remontées à l'appart après une dizaine de minutes, lorsque les premières familles regagnèrent leur maison. Mais impossible de me rendormir après ça ! Et nous devions nous réveiller à 5 heures du mat’ pour découvrir Teotihuacán, avant de passer la soirée dans le beau quartier d’Ana. Une bonne grosse journée blindée. Mais qui a dit que les vacances étaient faites pour se reposer ?? Je dormirai sur mon bateau.



Alerte sismique au milieu de la nuit et montgolfière au petit matin,
un début de journée comme on n'en fait plus. 


Même si parler de traumatisme est très exagéré, je dois avouer que les jours suivants, chaque bruit suspect (musique, klaxon, sirène...) me faisait penser à une alerte sismique; et chaque fois que je commençais une opération qui allait prendre quelques instants (un truc aussi bête qu'une douche, s'habiller, transvaser de l'eau d'un bidon vers une bouteille ou aller aux toilettes), je m'interrogeais sur quoi faire si l'alarme sonnait à ce moment précis. Aussi ridicule que cela puisse paraître. 

Cette hantise de savoir qu'un séisme peut se déclencher à tout moment est un sentiment vraiment particulier, que j'avais déjà essayé d'imaginer mais n'avais encore jamais ressenti. Mais ce petit aperçu des angoisses quotidiennes que vit cette population traumatisée par des épisodes bien plus graves, n'a pas duré longtemps : cela fait plusieurs semaines que j'ai retrouvé mon sommeil légendaire, ne vous inquiétez donc pas pour moi :)



L’accueil mexicain


…devrait être inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Et ma team mexicaine en serait l'ambassadrice. Voyez plutôt:

En pole position, il y aurait Gabriela, rencontrée en cours de portugais à Olinda l’année dernière; elle m'a interdit de réserver quoi que ce soit à Mexico et nous a mis à disposition son appart sans même y être elle-même.

Mon collègue Christian, avec lequel j'ai travaillé 2 semaines en novembre dernier, nous a invitées dans sa maison, a décalé ses vacances pour être disponible durant notre visite, nous a montré les plus beaux coins de sa région, présentées à son meilleur ami... nous avons passé un séjour inoubliable en sa compagnie !

Ana, une autre amie de mon école de portugais, s’est libérée deux soirs pour nous inviter à manger mexicain, une fois en ville et l'autre fois chez elle. L'idée de survoler Teotihuacán en montgolfière venait d'elle. Elle semble connaître son pays sur le bout des doigts, et m'a écrit une tonne de conseils valant bien le Lonely et le Routard réunis (section $$$ par contre ;)

Mon collègue et ami Iván, bien qu'absent, m'a bombardée de recommandations au point de saturer la mémoire de mon téléphone (certes, j'ai une très petite mémoire).

Mais je pense aussi à tous ces petits commerçants qui nous vendaient leurs petits-déjeuners, jus de fruit ou cartes SIM avec le sourire et sans chercher à nous coller le prix gringo.

Ou ce jeune de l’office de tourisme de Puebla, qui s’est confondu en excuses lorsque nous lui avons parlé d’un restaurant où le service était particulièrement exécrable (notre seule mauvaise expérience).

Et d’une manière plus générale, cette préoccupation constante qu’eut beaucoup de monde à nous demander si le Mexique nous plaisait, si nous avions goûté tel ou tel plat, vu telle ou telle pyramide, où nous nous rendions ensuite, etc. Mais où étaient donc les narcotrafiquants coupeurs de doigts et demandeurs de rançon ???


Lorsqu'Ana nous explique la cuisine mexicaine



Le retour en Amérique Latine


Ce voyage avait une saveur particulière pour Diana, qui retrouvait l'Amérique Hispanophone après plus d'un an d'absence. Si vous aviez vu ses yeux plein d'émotion lorsque nous sortions de l'appartement le matin, et que la rue s'animait ! 
Ici, un ado passant le balais devant une boutique sur le point d'ouvrir; là, deux femmes s'affairant autour d'une presse à tortillas; en face, une fenêtre ouverte d'où sort une musique à plein volume; au coin de la rue, des personnes âgées refaisant le monde sous un arbre qui probablement était déjà là lors des très politisés JO d'été de 68; le tout baigné d'une odeur de barbecue, entrecoupé des cris des vendeurs ambulants interrompus par une voiture plus vieille que moi passant en trombe dans un vacarme assourdissant et dépassant la BMW X5 rutilante arrêtée devant le poste à tortillas...
Rien n'est parfait dans ces scènes matinales. Bien sûr que l'ado devrait probablement étudier, que la vieille Chevrolet ne respecte sûrement pas les normes anti-pollution (la BM non plus d'ailleurs...), que les hommes devraient aussi savoir faire des tortillas, qu'écouter fort sa musique peut déranger les voisins, et que les rues seraient plus agréables si elles étaient propres, calmes et sans odeur... mais cette atmosphère typiquement latine et parfois envoûtante laissait toujours Diana souriante et enjouée : "Eso es mi tierra, eso es America Latina"

Malgré tout, vivre en Europe laisse des traces. Car les moins partantes pour la location de voiture, c'était bien Diana et moi. Je ne jure que par le bus histoire de "faire plus de rencontres et profil bas" et Diana admet que si une chose ne lui manque pas, c'est bien l'insécurité (elle a même posté cette image sur notre groupe Whatsapp pour nous montrer que traverser des états classifiés comme dangereux, genre Morelos - en rouge sang coagulé sur la carte - en voiture de loc avec 3 gringas, ne l'enchantait guère...)




D'un autre côté, Marie et Isa, savoyardes vivant à Paris (aucun rapport probablement, mais sait-on jamais), nous ramenaient à la réalité : nous serions plus indépendantes, nous gagnerions du temps, nous éviterions les aléas des transports en commun locaux, et c'est même plus économique !

Finalement, c'était un super plan de se prendre une voiture pour quelques jours (même si le risque d'infarctus de Marie a dû être multiplié par 10 depuis ce voyage) alors merci les filles d'avoir insisté !


Le Popo vu de l'Izta, découvert lors d'un super road trip entre Amecameca et Puebla




Et maintenant, place aux PHOTOS !!

Le but de ce voyage ayant été plus de s'en mettre plein le bide (Diana n'en pouvait plus des tortillas) (et de faire la tournée des grands ducs avec nos amis) que de s'en mettre plein les yeux, j'ai beaucoup moins pris de photos que d'habitude. Elles sont aussi moins jolies, plus didactiques. À vous de voir !


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11 février 2018

Nounouche Hydrographe - Édition Spéciale


Petite vidéo pour distraire les hydros en manque d'aventures. Décidément, je suis vraiment née trop tard...




PS: Mes dernières photos et vidéos de Mer du Nord sont dans mon dernier album boulot

08 février 2018

Mon premier 6.000 !!!

Je ne vous cacherai pas que j'ai commencé à écrire cet article il y a presque 3 mois... mais comme actuellement, je travaille du temps de l'internet de l'époque, et que mes dernières vacances sont passées à une vitesse supersonique... je compte donc sur votre indulgence et un bon "mieux vaut tard que jamais".


Bonne année à tous !


  
***


Rester coincée de nombreuses heures dans un salon d’aéroport avec "de la co" (le français moderne pour "une bonne connexion internet") peut comporter des risques… la dernière fois que ça m’est arrivé, j’ai planifié cette escapade au Népal…

Ce voyage a été une grande première pour moi: afin de jouer la sécurité (tant au niveau des dates que de l’encadrement sportif) et pour tenter l’expérience, je suis passée par une agence… et française de surcroît !

Je suis donc partie avec des aprioris énormes: le groupe des gros franchouillards qui veulent du Reblochon au room service, ambiance "les pros du club alpin" (genre "On revient du Kili, et toi, t’as fait quoi?"), habillés en Millet et crachant sur Décat’, se plaignant de tout, avec pour couronner l’ensemble les consignes du guide à suivre, le RDV à 18h, "suivez le parapluie", etc.

Bref. J’étais excitée d’enfin mettre les pieds en Himalaya mais redoutais le côté voyage organisé, qui n’est pas vraiment (du tout?) mon style. Mais bon. Je me suis dit: ça sera confortable, je n’aurai rien à faire, je suis tranquille au niveau des dates et de l’encadrement, et ne jugeons pas avant d’en avoir fait l’expérience. Allons-y, nous verrons bien ! Au pire, je ferai du repérage pour un futur circuit, et lirai beaucoup. C’est bien aussi de prendre le temps de lire, non ?!?




Et ben j’ai eu faux sur toute la ligne. Car le premier souvenir qui me vient à l’esprit lorsque je repense au Mera Peak, c’est l’ambiance camp scout et les discussions sans fin sur tout et rien. En d’autres termes, mes redoutés mais très appréciés compagnons de voyage.

Le sommet, l’effort, le froid au pied, la quantité astronomique de thé ingurgit(h)ée (haha), les pâtes et les patates, les douches aux lingettes, le Kem’s et le Panda Roux, la pollution de Katmandou, nos déboires avec le guide, les bières Everest… viennent dans les secondes qui suivent. Étonnant, non ?



 Un voyage se mesure mieux en amis qu’en miles
- Tim Cahill -


La Dream Team

Rapides présentations avant de poursuivre [classement par âge, pour garantir mon objectivité journalistique inébranlable]


- Notre doyen, dit Lolo le PDG. Un vrai breton modèle Patrick (fan de foot, supra cultivé et qui fourmille d’idées) qui a vécu à Grenoble et passe beaucoup de son temps libre dans les Alpes. Il embauche ses blablacaristes (juste les intelligents, ceux qui ont fait hypokhâgne, à bon entendeur…) sans regarder leur CV et danse sur la table du stand français des grands salons d’entrepreneurs à Singapour.




- David la Machine, quant à lui, gère tout simplement la sécurité du siège de l’ONU à Genève. Ex-commando, plongeur ou nageur de combat (je n’ai pas tout retenu), il protège des gens bien qui veulent la paix dans le monde mais qui le disent trop fort au point qu’on veuille leur tirer dessus. Il a une façon belle et simple d’expliquer son métier, et une générosité sans borne: il a donné une belle paire de chaussures Millet en super état à son porteur, juste parce que son sac pesait 2 ou 3 kilos de plus que les nôtres (David est toujours très bien équipé).




- Benoît le Montagnard. Toulousain avé l’accent, mécanicien chez Airbus, vous auriez dû voir sa tête lorqu’on attendait à l’aéroport domestique de Katmandou, et qu’il aperçut son hélico pour Lukla. Son terrain de jeu, ce sont les Pyrénées, il les a même traversées tout seul, à la boussole, en 38 jours, sans se laver. Petite ou grosse rando, malade ou pas malade, Vaporub ou pas Vaporub, il est toujours en chaussure alpine, et monte à une bonne cadence ultra régulière. Ça donne le ton. 
 



- Leila (ou Laila? je n’ai jamais vraiment su…) la Montagnarde, travaille aussi pour Airbus à Toulouse. Elle a découvert le Ladakh avec Benoît l’année dernière, donc les bivouacs sous tente et l’altitude, elle connaît. Lorsqu’elle hausse le ton, son accent toulousain peut laisser transparaître une teinte marocaine. Berbère nous corrigea-t-elle. Elle a essayé de parler arabe aux iraniens, sans grand succès, mais a instauré des sessions yogas après le thé de l'aprem avec brio.




- Loïc le Bandolais. Franco-brésilien adepte du CrossFit (à haut niveau), il respire la joie de vivre en toutes circonstances. Sa carrure et ses t-shirts intimidants (Super Finisher de la Spartan Race) ne vont pas forcément de pair avec sa profession, la plus belle au monde selon Maman :


Lorsqu’il parle de la mer et du tiramisu, ses yeux brillent et sa voix se fait encore plus apaisante qu’elle ne l’est déjà. Les arts martiaux, les films de guerre, la pêche au harpon, la cuisine, le Japon, etc. n’ont pas de secret pour lui. Mais faire de la rando, ça, c’était une première. Il a pourtant préparé ce voyage avec sérieux: Michel de Terre d’Av est maintenant dans ses contacts favoris, et il a regardé L’Ascension quelques jours avant de partir.


- Julien le Volleyeur. Lui aussi franco-brésilien, ami d’enfance de Loïc, maintenant développeur à Paris (je crois que Lolo essaie toujours de le recruter). Calme, posé, réfléchi… Il a étudié le fonctionnement des chaufferettes avec beaucoup de rationalisme pour être sûr d’être au point au moment venu. Tout comme Loïc, sa première fois en montagne, c’était au Mera Peak, rien que ça. Et lorsque Juju représentera la France au prochain championnat du monde, je tiens à dire que c’est moi qui lui ai appris à soigner sa première ampoule…




Les Grands Moments


Alors je pourrais bien entendu vous parler du pays, de l’histoire des newars, de l’évolution du commerce transhimalayen au cours des derniers siècles, des paysages époustouflants révélés à chaque passage de col d’altitude, de ses vallées encaissées recouvertes de rhododendrons, de la capacité physique exceptionnelle des porteurs… mais je crois que des livres et des reportages l’ont déjà fait un nombre incalculable de fois, et bien mieux que moi.

Et ces grands moments qu’aucun appareil photo ne saurait capturer sont assez durs à raconter...

Avec Loïc et Julien qui n’avaient jamais fait de montagne, certaines situations relevaient du sketch. Benoît disait revivre le film L’Ascension rien qu’en les voyant. Les 2 se sont bien rattrapés en nous mettant minables au Kem’s. Chacun son truc.




" La doudoune, on la met dessous ou dessus la Gore Tex ? Mais ça va jamais rentrer ! "

" Et les grosses chaussures, ça sera à partir de quand ? "

" Hé Loïc, le L sur la chaussette, ça veut dire left, c’est peut-être pour ça que tu as des ampoules. "

" Et il vous a dit de prendre combien de slips du coup Michel ? "

" - On a dormi avec les chaufferettes, c’était trop cool.
- Mais il faisait 10 degrés cette nuit. Vous avez eu froid ?!?
- Non non, on voulait juste s’entraîner à les utiliser… "

" C’est bizarre, mon duvet est trop petit… "

" Mince, j’ai oublié mes lunettes ! "

" C’est un yak ça ? On lui donne un Kréma ? "

" Dites les mecs, et si on faisait un tour d’hélico à la fin ? Pour voir l’Everest ? "



Quelques images pour mieux donner forme à tout ça ? Alors mettez un masque (l’air à Katmandou est loin d’être aussi pur qu’au sommet du Mera Peak), armez-vous de patience et de compréhension (nous restons des touristes plein de fric, ce qui implique que tout se paie cher pour nous: eau potable, eau chaude, thé, internet, douche, etc.), oubliez le côté aventure au bout du monde car le temps des explorations et des fausses cartes est bien révolu (même si le trek du Mera Peak reste bien moins connu que le tour des Annapurnas, le sentier est une autoroute parcourue chaque jour par plusieurs groupes, une centaine d’ânes et autant de porteurs, locaux et travailleurs saisonniers) et cliquez




Mais avant, encore merci à mes sponsors : Maman, Papa, Dodo, Maminette, Diana et Laurent qui m’ont fourni en matériel, mais aussi Rémi qui m’a accueillie et fait découvrir Doha lors d’une escale de plus de 9 heures au retour.

Vous êtes les meilleurs, et sans vous ce voyage aurait été clairement différent: plus cher (au risque de paraître intéressée) et beaucoup moins fun… car comparer la pauvre doudoune 1er prix Quechua de Diana (la mienne est restée pendue dans les toilettes de l’aéroport de Lisbonne), à la magnifique doudoune technique de David, et que les 2 fassent le sommet ensemble, c’est canon… et faire le sommet avec ‘les crampons de ma grand-mère’, ça en jette… et refaire le monde en fumant une chicha à 3 heures du mat’ dans le souk de Doha, ça n’a juste pas de prix...



Namasté !