30 mai 2015

Anne-Marthe Hydrographe VII

Le Retour de Nounouche aux Philippines :)

Quelques photos du bout du monde !!!

Après avoir été appelée en urgence pour prendre des mesures sur Malampaya, c’est une rotation assez particulière qui m’attendait pour ce mois de mai…

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Pour ceux qui suivent, Malampaya devrait vous rappeler quelque chose... cette plateforme aux large des Philippines, à côté de laquelle j’ai travaillé une bonne partie de l’année dernière, lorsque j’étais embarquée sur notre beau et tout nouveau Ndeavor ?? Non, toujours rien ?!? Alors voici une petite piqûre de rappel ;)

Après avoir tout bien préparé le fond de la mer en vue de son installation (étapes pour lesquelles j’étais présente l’année dernière), une nouvelle plateforme a été transportée et positionnée, avec succès, juste à côté de Malampaya (elles sont toutes les 2 connectées par une passerelle maintenant).

La dernière mission de Boskalis était alors de ballaster les pieds de la nouvelle plateforme avec du minerai de fer afin de s’assurer qu’elle reste bien en place et ne-bougera-plus-du-tout-jamais-de-la-vie.
Pour contrôler cela, un surveyor de Boskalis devait mesurer des points de référence, et s’assurer que ces mesures restaient bien constantes tout au long du ballasting.

Le hic qui a suscité un e-mail un brin alarmé d’Ingrid (la coordinatrice du département survey en Hollande) est qu’un philippin du Ndeavor, en contractant la varicelle (pourquoi ne l’a-t-il pas eu quand il était enfant comme tous les petits Européens, je vous le demande…), provoqua la mise en quarantaine du bateau. Le surveyor à bord s’est donc retrouvé coincé, et donc interdit de se rentre sur la plateforme jusqu’à nouvel ordre.

C’est là que je devais rentrer en scène. Ma mission : rallier Manille de toute urgence, re-passer mes examens médicaux, vite-vite me rendre sur la plateforme pour prendre les mesures, et encore plus vite-vite envoyer les résultats.

Vous remarquerez que j’ai fait usage du conditionnel dans ce dernier paragraphe, car en réalité, tout s’est fait vite-vite jusqu’aux examens médicaux. Mais obtenir les résultats, puis un accord d'admission sur la plateforme prononcé par un médecin Shell, puis la confirmation de mon transfert sur la plateforme, puis la réservation de mon vol vers Puerto Princessa, puis faire physiquement le voyage jusqu’à là-bas, puis encore une nuit à l’hôtel à attendre mon hélico, puis obtenir un permis de travail et un ange-gardien (un mec qui tient mon permis en main et me suis de partout, au cas où je décide de faire un attentat j’imagine…), ça, c’est un autre paire de manches, qui m’a pris presqu’une semaine.

Mais lorsque Shell paie pour me laisser profiter de la piscine d’un 5 étoiles, rattraper ma dette de sommeil, me mettre à jour dans mes e-mails et mes photos, et en plus passer une soirée avec Quentin et Mèl à Makati, il serait du plus mauvais goût de se plaindre, n’est-il pas ? ;)

Ma mission effectuée (la plateforme n’a pas bougé, ouf !), on m’a bien fait comprendre que l’on ne voulait plus de moi sur Malampaya (pas assez de lits selon Shell), et qu’il fallait que j’attende ailleurs mon prochain levé. En d'autres termes : corvée de stand-by à Puerto Princesa (je viens de commencer une psychothérapie afin de surmonter cette punition injuste).

Ce sont donc 4 jours complets que j’ai été forcée de passer à Puerto, à attendre que le Ndeavor résolve ses petits problèmes et finisse d’écouler le second chargement de minerai (il y en a eu 3 au total).

Techniquement, le stand-by de Shell est une assignation à résidence jusqu’à au prochain vol vers la plateforme. En d’autres termes, pas DU TOUT le droit de sortir de l’hôtel. Une sombre histoire d’assurance. Encore une fois, on en reviendra toujours aux mêmes.

Au risque de vous surprendre, je n’ai pas obéi. Mais je l’ai quand même joué assez pro je trouve : j’ai renoncé à mes envies de vadrouiller dans tous les coins de l’île et suis rentrée dîner et dormir à l’hôtel tous les soirs, telle l’employée exemplaire que je suis.

Adieu donc les baies paradisiaques d’El Nido, qui continueront de me narguer à chaque voyage en hélico. Adieu ma rando-aventure à travers la jungle pour rallier les 2 côtes (la mer de Chine Méridionale à l'Ouest vs la mer de Sulu à l'Est).

Mais une fois encore, il serait peut-être malvenu de râler trop fort: "Oh mon Dieu, quelle horreur, je suis coincée à Puerto Princesa !!"
Ça aurait pu être Nantong ;)

Car finalement, entre une sortie à naviguer d’île en île dans la baie Honda, une autre à parcourir la fameuse rivière souterraine à côté de Sabang, une soirée à zieuter les lucioles dans les mangroves de la rivière Siicsican (l'affront de l'échec de Bohol est donc réparé :), une aprem à vadrouiller dans les quartiers de Puerto en scooter, et le reste du temps passé avec des CouchSurfers, je n’ai pas vraiment pu m'ennuyer, comme le montrent mes photos.

Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et après une journée marathon Puerto Princesa > Malampaya > mesures > Puerto Princesa > Manille > Batangas > Ndeavor, j’ai pu re-me la couler douce, mais à bord du Ndeavor cette fois-ci. Retrouver certains membres de l’équipe de l’année dernière dans un contexte beaucoup plus détendu était plutôt agréable, et assister à la toute fin du projet, terminé avec succès, en tant que chief surveyor par accident, assez cocasse.

Le tout dernier chargement de minerai enfin placé (malgré la défaillance d’un de nos moteurs ;) c’était un retour express à Subic qui attendait le Ndeavor, juste le temps de se lourder de quelques containers et de la plupart de l’équipage, avant d’aller se faire faire un lifting à Singapour et se préparer pour une nouvelle aventure.

Tout le monde partit donc en vacances, sauf mon élec et moi qui devions retourner sur la plateforme pour prendre les dernières mesures et récupérer tout notre équipement. Comme dirait Tjerk (notre works manager) :
 
« Après une croisière, cerise sur le gâteau : un tour en hélico et pension complète sur une île privée ! »
 
Vraiment, que demande le peuple ?!? (je rajouterais même « avec en prime le sauna gratuit »)

Mais bon, je m’étale, je m’étale, mais place aux photos :D


Et bon voyage à Palawan !!


05 mai 2015

Anne-Marthe Hydrographe VI

Les Aventures de Nounouche en Chine :)

Après 3 semaines de préparation à PPD (Papendrecht, en Hollande, où se trouve la maison-mère de Boskalis) à tester puis préparer notre équipement, Sauvane, nos 2 élecs et moi-même nous sommes retrouvés à Nantong, une calme et tranquille (je cite un shangaïen bien sûr) petite (presque 8 millions d'habitants) ville chinoise.

Mais qu'y avait-il donc à Nantong ? Notre beau bateau, le HYSY 278 !!

Que n'y avait-il pas : Google (donc Gmail, Google Maps et Youtube - l'horreur!!! j'ai du renoncer à Sos mi Hombre pendant 3 semaines), Facebook, et tout simplement un Internet correct.

Voici un petit reportage photos pour vous montrer les trucs les plus mémorables d'un chantier naval chinois.