08 novembre 2014

Mon 1er tour du monde

Alors non, pas (encore) à vélo et bateau-stop comme je l'avais prévu, mais en gros avions pollueurs à grands coups d'émission de CO2... moins classe, et encore moins efficace que Phileas puisque j'ai mis 81 jours pour compléter la boucle Guayaquil > Amsterdam > Lyon > Londres > Kuala Lumpur > Darwin > Sydney > Auckland > Santiago > Quito > Guayaquil
(il faut admettre que les arrêts français et australien ont gelé les chronos ;)

Partie la fleur-au-fusil, tout s'est bien enchaîné en territoires aborigène et maori. J'ai commencé à déchanter quelques heures avant d'atterrir à Santiago. Profiter de mes 7 heures d'escale pour sortir de l'aéroport et voir un petit bout du centre-ville m'a quelque peu ravivé, mais le vol suivant (9 heures dans un A319... autrement dit le genre d'avion que l'on prend en général pour les vols européens ou Europe-Afrique-du-Nord voire Proche-Orient) m'a fait l'effet d'un sermon du Père Bolz: plus le temps passait, et moins on se rapprochait du but. Autant j'ai trouvé LAN impec pour la traversée du Pacifique, autant ils ont été vraiment borderline pour la remontée andine... on ne peut pas avoir Qantas ou la Buisness de KLM à tous les coups ;)

Plaza de la Ciudadanía, Santiago de Chile

Arrivée à Guayaquil vers minuit (malgré la libération tant espérée compromise et finalement retardée d'une demi-heure par une passerelle vicieuse qui n'obéissait pas au personnel au sol), il était trop tard pour prendre un bus. Le mieux était donc d'attendre le prochain vol pour Cuenca. Je me suis donc trouvé des sièges collés sans accoudoirs (le must de tout voyageur en transit n'ayant pas accès aux salons des classes affaires ;) et ai pu somnoler 2 heures en position allongée, dos droit, enroulée dans mes couvertures volées, devant la porte des vols domestiques... un vrai petit moment de bonheur :D ...qui s'est finalement vite terminé lorsque vers 3 heures, une famille d'au moins 15 personnes a élu domicile juste à côté de mon luxueux lit improvisé: un gamin s'assoit à 3 cm de mes pieds, je replis les jambes, son frangin se jette dans l'espace libéré, les cousins font du rodéo sur un chariot qui frôle ma tête toute les minutes... bref, j'ai du me redresser, reprendre un Ibuprofène, et prier pour que le comptoir ouvre bientôt histoire de pouvoir  enregistrer mon bagage en soute et attendre de l'autre côté, plus au calme (et avec le wifi) dans la salle d'embarquement.

Ma patience fut récompensée par un court vol matinal magnifique qui vaut peut-être les 7 heures d'attente à Guayaquil car se sentir très haut au dessus des nuages dans notre petit ATR 42 (un avion à hélice pouvant transporter une cinquantaine de passagers), puis voir ses derniers bloqués sur les contreforts andins et se retrouver à peine plus haut que les sommets de Cajas est une sensation vraiment puissante. De même que voir défiler les dizaines de lacs glaciaires qui parsèment le massif, le tout éclairé par la lumière rasante du soleil levant. Mais les vallées se sont peu à peu creusées et élargies, dévoilant les courageuses premières maisons et traces d'agriculture, et c'est soudain la ville entière de Cuenca qui apparaît sous nos yeux. Je repère la cathédrale et la piste de l'aéroport, et 10 minutes plus tard, couronnement du voyage: je retrouvai ma valise (même si le Mr-Check-In de Darwin avait lui-même émis ses doutes!) et arrivai à point pour les fêtes de Cuenca.






Bilan des courses: 47 heures porte-à-porte. Le Manille-Cuenca a donc été battu à plate couture !! Encore heureux que le projet Boka n'était pas en plein outback australien et que Diana ne vit pas dans la jungle amazonienne... ;)